Le musée national du Bardo à Alger sera, enfin, rouvert au visiteur à compter de ce jeudi 18 avril, date coïncidant avec le début du Mois du patrimoine. Les portes du Musée national du Bardo rouvriront après trois ans de fermeture pour restauration. L'édifice bâti au début du XVIIe siècle est constitué de plusieurs bâtiments datant d'époques différentes. En 1930, il devient le musée d'ethnographie et de préhistoire. Cet édifice est classé monument historique depuis 1985. Ce dernier présentait, depuis de nombreuses années, des désor-dres qu'une étude de restauration, menée en 2000, a identifiés. De ce fait, une restauration de ce monument s'imposait. Une conférence de presse a été donnée au Bardo par la directrice du musée, Mme Fatima Azzoug et par le bureau d'études Hameg. La première responsable du Bardo a indiqué que cette opération de restauration s'inscrit dans le cadre de la politique du ministère de la Culture pour la prise en charge des monuments historiques et la réhabilitation des musées. La conférencière a notamment indiqué que le manque d'espace adéquat de stockage de la collection du musée, et de spécialistes dans la restauration «a été parmi les principales difficultés devant les opérations de restauration». Le responsable du bureau d'études chargé de la supervision du projet a souligné que 95% des entreprises engagées dans cette opération sont algériennes, l'appel à la coopération étrangère étant limité aux «domaines qui accusent un manque de compétences». Des entreprises belges, espagnoles et françaises spécialisées dans le traitement de l'humidité, de la restauration des pierres et de la climatisation, ont été engagées pour des opérations sous forme de «chantier école» pour assurer également une formation là où le besoin se fait sentir, a insisté Hameg Abdelhakim. Les conférenciers ont mis l'accent sur le fait que plusieurs critères ont prévalu durant cette opération de rénovation dont le respect de l'œuvre historique et artistique telle qu'elle a été léguée. Un autre critère a été respecté, celui de rendre au monument la résistance et la longévité qui lui ont été enlevés par les infirmités ou les désagrégations. Les travaux entrepris résident entre autres dans la pause d'un drain périphérique relié au réseau d'assainissement, l'étanchéité des terrasses, le rehaussement de la route de Laghouat au boulevard Franklin-Roosevelt, le drainage du mur de soutènement du boulevard, la réfection ou la consolidation des poutres en bois. De même qu'il a été accordé une importance capitale à la revalorisation de certains espaces pour en augmenter le confort tel que la surévaluation de certains planchers de l'époque coloniale ou le rehaussement de certains passages, ainsi que l'apport de nouvelles pièces de faïences puisées dans le registre des pièces existantes au musée mais peu représentées. Une autre exigence s'est imposée, celle de la mise aux normes techniques du bâtiment dont, entre autres, la télésurveillance, l'anti-intrusion, l'anti-incendie, l'éclairage architectural et la climatisation centralisée pour certains bâtiments. Mme Fatima Azzoug a affirmé que la découverte d'anciennes constructions enfouies tels des bassins de rétention des eaux pluviales avec leur système de vanne, datant d'époques différentes ont été confortées et annexées aux espaces y attenant. Le coût global de cette opération de restauration a été de l'ordre de 190 millions de dinars. Ainsi, les intéressés pourront aller à la découverte du Musée national du Bardo à l'état brut puisque les collections ne seront à l'honneur qu'en 2014. Cependant, une exposition intitulée «Chroniques d'une restauration» sera inaugurée, le jeudi 18 avril, à partir de 17h30, par la ministre de la Culture Khalida Toumi. Cette dernière retracera, par le biais d'une sélection de photographies, les étapes de la restauration du musée.