A l'instar des pays émergents, l'Algérie est affectée par des problèmes et des contraintes. Dans les faits, la situation semble s'aggraver en sachant que notre économie n'arrive toujours pas ni à produire suffisamment, ni à parvenir à générer suffisamment de richesses, d'emplois et de technologies, ce qui explique aujourd'hui qu'il y a une série de difficultés socio-économiques qui se posent dans le sens de l'efficacité économique notamment, fortement coûteuses pour la collectivité nationale au regard de nombreux facteurs dont on retiendra : l'inflation, le chômage, la destruction du marché, la croissance de la dépense publique et les surcoûts enregistrés sur la réalisation des projets qui se situent en moyenne entre 20% et 40%, l'érosion du pouvoir d'achat, l'évolution du taux démographique, le fort taux d'urbanisation, qui constituent un sérieux problème de société. Il ne se passe pas en effet, un jour où la presse ne rapporte pas des mouvements de protestation sociale tant du côté du secteur administratif que du secteur économique, ainsi que des manifestations qu'organisent les chômeurs, les demandeurs de logement. En plus de la mauvaise gouvernance, il y a les affaires inhérentes aux scandales de corruption qui viennent de secouer l'opinion publique, qui aggravent encore la situation tant elle constitue un frein à l'investissement, ce qui demeure regrettable sachant que l'Algérie reste le plus vaste territoire d'Afrique, aux grandes potentialités et richesses, un marché stratégique, notamment aux portes de l'Europe et de l'Afrique pour que notre pays pourrait se développer économiquement et socialement puis-que toutes ces attentes sont de nature économique et par conséquent s'imposer dans les mutations régionales pour une Algérie nouvelle. Le bilan de la microéconomie est encore triste, mais une lutte doit s'engager, car l'honnêteté intellectuelle nous oblige à reconnaître que les perspectives de croissance de l'économie algérienne après l'épuisement des réserves des hydrocarbures ou en cas de baisse des prix du baril ont une portée capitale quant à la question fondamentale de l'avenir de notre économie nationale qui est celle : qui crée et développe l'économie pour l'emploi, la richesse et les technologies ? Si le gouvernement éprouve encore le grand besoin d'une plus grande volonté de renforcer son contrôle et développer l'économie à travers la mise en œuvre des plans de relance, mais l'administration locale et les élus n'arrivent toujours pas à développer ces plans au niveau local, c'est donc qu'il ne contrôlait pas assez dans la mesure où notre pays reste dépendant d'une politique budgétaire restant l'otage de la rente et marquée par l'attitude de la pensée unique. Il est bien clair que nous ne sommes pas pour l'heure en face de problèmes de financement, mais plutôt de choix politique face à ces nouvelles réalités qui imposent des stratégies d'entreprises favorables à la croissance, l'investissement, l'emploi et l'exportation hors hydrocarbures, garants d'une bonne politique économique du pays, plus particulièrement pour donner aux jeunes la garantie et l'espoir d'un avenir meilleur. Cela a fait que notre politique économique se passant du fait de la responsabilisation économique des entreprises et reste menée dans un cycle d'expansion monétaire accru grâce à une conjoncture pétrolière favorable, car laissant croire que l'Etat doit tout gérer, tout acheter, tout construire, tout vendre et tout contrôler, alors qu'on est dans une économie de marché. Et pose un véritable problème à ce titre, notamment une préoccupation accrue pour le gouvernement et rendue plus compliquée les réformes économiques et les pouvoirs publics moins puissants dans l'instauration d'un Etat fort et respectable. Alors que le monde économique a complètement chan-gé à l'heure de la globalisation de l'économie et de la finance devient cruelle au moment où notre développement économique manque d'une chose essentielle : les compétences qui constituent aujourd'hui une menace pour nos entreprises et enfin, une stratégie dans l'action qui constitue sur le terrain une contrainte potentielle dans la mesure où la mobilisation économique souffre de management opérationnel, l'une des causes de l'échec de l'efficacité économique. Tout cela, à notre humble avis, n'est plus possible aujourd'hui où l'Etat qui édifie l'économie et crée l'emploi à l'heure où l'actualité braque ses feux sur les grands rendez-vous de l'économie mondiale dont l'entrée de l'Algérie à l'OMC et le partenariat avec l'Union européenne (UE) dans le contexte des mutations mondiales et régionales d'une part, et sachant que la force productive doit reposer nécessairement sur les travailleurs, les entreprises et l'émergence d'une classe moyenne en général, d'autre part. C'est tout l'enjeu futur pour les Algériens. C'est là un aspect important dans la mise en œuvre des réformes économiques dont notamment les règles et les mécanismes de l'économie de marché, sachant que l'Etat dépense trop d'argent dans les subventions, les exonérations et réductions d'impôts et taxes, transferts sociaux... Et tout ceci ne compense pas encore les tensions de l'inflation qui est une menace sérieuse, notamment sur l' économie nationale. C'est dire que l'Algérie doit développer une politique économique sur les centres d'intérêt d'une économie d'entreprise comme principal acteur de l'économie nationale et à forte démocratie, pour donner une grande place à l'investisseur, à l'homme à valeur H et aux connaissances techniques, afin de faire face aux défis présents et futurs à l'heure de la démocratie (pluralisme), de la globalisation de l'économie et de la finance. Et, enfin, laisser émerger des idées novatrices, des débats d'opinions et s'organiser démocratiquement compte tenu de l'importance de l'implication des élus, des élites, des organisations professionnelles et de la société en général. En effet, l'Algérie est aujourd'hui face à ces réalités économiques et politiques dont le besoin se fait de plus en plus pesant pour redresser la situation économique actuelle, car force est de constater qu'après cinquante ans d'indépendance, notre pays n'a malheureusement propulsé au rang de pays émergent ou avoir abouti sur la capacité et l'efficacité économique réelle, notamment notre économie n'étant pas productive et ne créant pas de technologies et par conséquent elle reste toujours entre la vitalité macroéconomique et l'inefficacité économique, otage de la rente notamment sous perfusion des hydrocarbures (rente) et sur laquelle notre modèle économique demeure administré et exagérément centré sur le commerce avec un système financier faiblement efficace et rentable notamment, les subventions, les exonérations et réductions fiscales et les assainissements financiers qui continuent d'être un fardeau pour le budget de l'Etat. Là aussi les questions de la fiscalité ordinaire et l'exportation hors hydrocarbures qui posent de sérieux problèmes dans le financement du budget et suscitent des inquiétudes en matière de consolidation et de perspectives budgétaires qui risquent d'aggraver le déficit budgétaire qui continue de peser sur nos réserves pour répondre aux fortes attentes des populations afin d'assurer la stabilité et la paix. Par ailleurs, nos entreprises sont bien loin également d'être performantes pour développer une stratégie d'exportation dans l'évolution des marchés et des mécanismes de l'économie de marché et de la finance internationale afin de garantir à chaque Algérien un emploi et un revenu stable et par conséquent offrir des perspectives ouvertes à l'économie nationale afin d'améliorer le quotidien et les conditions de vie des citoyens. C'est en fait, les symptômes de l'urgence d'une nouvelle réorientation économique dans la voie de l'économie de marché, clé de toute dynamique économique demeure encore une vue de l'esprit ne jouant presque aucun rôle aujourd'hui dans la croissance et l'ouverture de notre économie. Pour cela, il nous faudra redoubler d'efforts dans l'espoir de voir renaître le secteur industriel, l'émergence des compétences et l'amélioration de la qualité de l'organisation et du fonctionnement de nos institutions pour pouvoir prétendre d'une symbiose entre l'Etat, les agents économiques et les citoyens, visant à approfondir et à développer l'approche d'une économie réelle. (A suivre)