Cette saison a été pour la JS Kabylie et ses fans, une saison à faire vite oublier. Sa dernière sortie à Sétif fut une confirmation de ce qui secoue ce grand club. Que se passe-t-il réellement au cœur de la JSK ? Personne n'a réussi à desserrer le robinet et laisser couler la vérité. Ses supporters ne s'interrogent plus, ils croient tout deviner et tout comprendre. Pourquoi laisser pourrir ce climat qui empoisonne son monde ? Personne n'en sait trop, peut-être une ou deux choses. Il y a ce rythme accéléré qui marque la succession des entraîneurs, ce qui ne réconforte personne. Il y a aussi cette tension qui pèse sur le club qui perd chaque jour, une poignée de ses supporters, de son audience, de son image qui n'avance plus. Chaque jour qui passe, le club de Kabylie s'enfonce dans un climat qui semble étouffer son monde. Les contestataires ne se désarment pas, ils veulent un souffle nouveau, faire en sorte que la JSK refasse surface et au plus vite. Les réunions qui s'improvisent, les conférences de presse qui se tiennent, ne rassurent pas les joueurs, encore moins ses fans, qui assistent à un défilé d'une rame d'entraîneurs, dont le dernier Nasser Sandjak a sauté du wagon alors qu'il avait démontré qu'il avait un bon niveau technique. Ce départ refait plonger les joueurs dans une autre stratégie, toute différente des précédentes. D'une stratégie à une autre, d'une technique à une autre, d'une discipline à une autre, et pendant ce temps, le résultat s'éloigne par faute de concentration des acteurs. Et pourtant, l'histoire de ce club est caractérisée par des acquis qui ont fait l'objet de citations dans de nombreux pays. Son passage dans les différents continents a toujours été un événement et un modèle de sportivité pour les adversaires. Battre la JSK était un pari pas facile à gagner. En Algérie, la JSK faisait l'affiche du championnat. C'est le club qui met à rude épreuve les entraîneurs, notamment adverses. «Ce fut un club pas facile à battre. Nous travaillons et révisons notre technique afin de venir à bout de cette équipe. Mais souvent ce n'est que peine perdue...», une déclaration lourde de sens. De quoi sera donc fait demain pour la JSK ? La promesse vient du staff, elle sera différente... Avec des objectifs différents et un climat meilleur. L'histoire ne s'efface pas, même en football. Elle révèle les faits souvent tels qu'ils ont été vécus. Ainsi «depuis sa fondation, la Jeunesse sportive de Kabylie a participé à quatorze éditions de la Ligue des champions, qu'elle a remportée en 1981 et 1990». Son bilan est porteur de messages révélateurs et de réponses significatives. «La JSK a aussi disputé deux éditions de la Coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe (dont une remportée en 1995). Cinq de la Coupe de la CAF (avec trois victoires d'affilée en 2000, 2001 et 2002 et une fois à la Supercoupe d'Afrique». Elle a participé une fois à la Coupe du Maghreb des clubs champions et une fois à la Coupe nord-africaine des clubs champions ainsi que trois fois à la Ligue des champions arabes. D'autres participations se sont greffées à cette référence. La JSK consciente de ses insuffisances et des pièges dressés tout au long de son parcours, semble avoir pris le taureau par les cornes, et annonce un championnat plein de surprises. Il faut attendre la mise en marche de la prochaine saison pour retrouver ce club qui a une histoire à faire raconter à ses petits enfants. Quelques avis de supporters comme Said B. qui affirme avec fierté «qui ne connaît pas la JSK ? C'est vrai qu'il connaît quelques perturbations qui se répercutent sur le moral de ceux qui soutiennent cette formation, mais nous espérons que ce n'est que passager. Les grands clubs européens ont, eux aussi, connu de pareilles situations.» Pour Bachir F. «il faut reconnaître que nous n'avons jamais accepté à ce que ce club vacille de cette manière... Il excite des perturbateurs, ici et d'ailleurs, ils veulent fragmenter ce club. Nous reculons à chaque match et l'image qu'elle traîne depuis des années, est certes menacée, mais nous résisterons pour qu'elle redore son blason. On est optimistes». «La JSK, nous disait un ancien des anciens comme il aime bien se décrire, est pour moi, une de mes veilles passions. J'ai 78 ans et je vais encore au stade pour la soutenir... Aujourd'hui, tout le monde veut sa peau, tout le monde veut la «déshabiller». Pour les personnes interrogées, il y a deux sons de cloche, les premiers craignent que la notion de jeu et de plaisir disparaisse. Les seconds estiment qu'il serait bon de retrouver une équipe qui se consacre davantage au football...