«La superficie agricole irriguée en Algérie est passée de 350 000 ha en 1999 à un million d'hectares en 2012 avec l'objectif d'atteindre 1,6 million d'hectares à moyen terme», a indiqué, samedi, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib, lors d'une cérémonie de célébration du 8e anniversaire de la création de l'Office national d'irrigation et du drainage (Onid). Dans le même contexte, M. Necib a souligné, lors de cette cérémonie à laquelle ont pris part Rachid Benaïssa et Mahmoud Khoudri, respectivement ministre de l'Agriculture et du Développement rural et des Relations avec le Parlement, que 65% des capacités hydrauliques du pays sont destinées à l'agriculture et que «compte tenu des projections d'équipement, notre pays pourrait atteindre à moyen terme un objectif de 1,6 million d'hectares, soit plus de 72% des potentialités des sols irrigables». Selon le ministre, les Ressources en eau du pays «dépendent du climat qui est aride à semi-aride», donc «peu abondantes et correspondent globalement à 10,2 milliards de m3 pour les eaux de surface et 7 milliards de m3 d'eaux souterraines dont 5,2 milliards dans le Sud (ressources en eau non renouvelables)». Pour le ministre, l'Algérie se situe «dans la catégorie des pays pauvres en ressources hydriques au regard du seuil de rareté fixé par la Banque mondiale à 1 000 m3/habitant/an». Par ailleurs, la capacité totale des 70 barrages en exploitation est de plus de 7 milliards de m3 et que l'Algérie disposera d'ici fin 2014, d'un parc composé de 84 barrages faisant passer la capacité de mobilisation à 9 milliards de m3. S'agissant des retenues collinaires, il est enregistré l'exploitation de 463 ouvrages d'une capacité totale de 56 millions de m3 permettant d'irriguer 12 000 ha. Le programme en cours porte sur 74 retenues collinaires permettant de mobiliser 16 millions de m3 et d'irriguer 3 100 ha, précise le ministre. De son côté, Rachid Benaïssa a précisé que l'Etat soutient à hauteur de 40% l'utilisation des équipements d'irrigation «en plus des autres subventions» dans le secteur de l'agriculture. Ainsi, le directeur général de l'Onid, El-Hadj Belkateb, a souligné que des programmes de formation ont été dispensés dans des spécialités précises afin de maîtriser les nouvelles techniques en matière d'irrigation dont celle l'utilisation de la géothermie et de l'eau recyclée dans l'agriculture. L'Onid a fait état de l'hésitation des agriculteurs à investir dans les équipements hydrauliques et électriques pour utiliser des nouvelles techniques d'irrigation, outre leur scepticisme sur la capacité de l'Office à fournir l'eau de manière continue. Lorsque les agriculteurs sollicitent les services de l'Onid, il y a aussi le problème de recouvrement des factures d'électricité qui est posé. L'Office compte sur l'accompagnement des agriculteurs et l'écoute des clients pour vaincre ces difficultés. Mohamed Boudjella, représentant de l'association d'irrigation de Mitidja-Ouest, soulève, quant à lui, «le manque d'expérience» des agriculteurs, ajoutant que «la prise en charge par l'Office de leurs préoccupations est devenue réelle depuis quelques années». L'Onid est chargé de l'ensemble de l'activité hydraulique agricole dans les grands périmètres d'irrigation dont 24 sont gérés par ses soins couvrant une superficie de plus de 200 000 hectares dont plus de 162 000 sont irrigables, indique un document de cet organisme. Pour rappel, l'Onid a été créé le 18 mai 2005, à partir du réaménagement du statut de l'Agence nationale de gestion des périmètres d'irrigation et du drainage et l'intégration des cinq offices des périmètres d'irrigation de la Mitidja, de Habra et Sig, de la vallée du Cheliff, des plaines d'El-Tarf et de l'Oued Righ.