Décision fut donc prise au Pentagone de monter un coup fourré, une guerre préventive contre la Syrie visant trois objectifs : 1) éliminer un allié gênant à l'arrière de la prochaine ligne de front iranienne 2) contrôler un territoire par où devra passer le gazoduc South Pars entre le Golfe Persique et la mer Méditerranée afin d'éviter le détroit d'Ormuz menacé 3) expérimenter l'armement offensif américain et l'armement défensif russe-chinois-iranien en Syrie néo-colonie de la Russie et bénéficiant d'un équipement militaire comparable à l'Iran et d'un soutien populaire équivalent. Le reste du calvaire syrien est connu : prétendue Armée syrienne de libération (ASL) formée de transfuges et de djihadistes exfiltrés de Tchétchénie, du Soudan, d'Afghanistan, de Libye, et même de pays occidentaux, transportés, armés, équipés, entraînés en Jordanie et en Turquie (frontière orientale de l'OTAN avec son ami Israël membre ex-officio de l'alliance militaire agressive) ; payée par le Qatar et l'Arabie saoudite disputant à l'Iran l'hégémonie sur le Golfe Arabique ! Cette fois la tâche se révéla plus ardue que prévu. Le peuple syrien n'a été ni scindé ni fractionné, et si l'unité populaire syrienne derrière son gouvernement légitime n'a pas empêché la destruction du pays, elle a, du moins, entravé son occupation et interdit la cueillette d'informations sur l'armement russe, chinois et iranien utilisé par l'armée régulière syrienne que l'état-major de l'OTAN espère identique à celui dont disposera l'Iran lors de l'agression suivante, ce qui n'est pas assuré. Face à cet échec, depuis deux ans répété, il ne restait plus pour les autorités militaires de l'OTAN qu'une solution : lancer quelques incursions militaires et aériennes turques et israéliennes, partagées équitablement entre les deux comparses. L'objectif de la manœuvre étant de vérifier le fonctionnement au combat de l'équipement américain de détection et de destruction (air-sol ; vérifier les batteries de missiles russes SAM 300 et Fateh-110 (iranienne) dont est équipée la garde prétorienne syrienne. De vérifier aussi l'efficacité du nouvel équipement anti-aérien chinois que l'on soupçonne outiller les armées syrienne et iranienne. L'étape suivante sera de tester l'efficacité des bombes lourdes de pénétration anti-bunker qui serviront éventuellement à détruire les installations nucléaires iraniennes et les raffineries de pétrole. Enfin, il faudra pouvoir vérifier l'efficacité des faisceaux de fusées Patriot, censées former un bouclier de protection contre la riposte aérienne iranienne. C'est la raison pour laquelle les attaques aériennes israéliennes et turques se déroulent à proximité de leurs frontières respectives de façon à tester les radars et le pilotage des fusées Patriot face aux roquettes et aux avions syriens lancés aux trousses des F-16 et des F-18 sionistes et turcs. La récente entente d'approvisionnement de l'armée paria israélienne annoncée par le secrétaire à la défense Chuck Hagel (celles de la Turquie, de l'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis ayant été signées auparavant) prévoit la livraison de toutes les armes requises et en quantité suffisante pour mener à bien ces attaques, sauf les superbombes de pénétration profonde anti-bunker dirigées au laser. Cela pourrait signifier que les Etats-Unis se réservent cette tâche délicate et pourrait expliquer toute cette dramatique démagogique récente à propos des armes chimiques – ligne rouge que Bachar al-Assad ne doit pas franchir – et que les terroristes djihadistes de l'ASL franchissent allégrement sur les ordres de Washington afin de fournir à la Maison-Blanche l'argument pour intervenir directement dans les bombardements antisyriens. Il faut ce qu'il faut pour que ces bombes soient testées in situ et en situation de combat. Evidemment, les disputes entre les affidés onusiens des impérialistes américains sur l'utilisation ou non, et par quel camp exactement, des gaz sarin assassins posent un problème sérieux au larbin Ban Ki-Moon qui ne parvient pas à orchestrer convenablement la campagne de calomnies lancée par l'ONU. Cette dispute entre complices de l'OTAN et de l'ONU révèle les contradictions entre certaines puissances impérialistes européennes et les Etats-Unis face à l'attaque contre l'Iran. La destruction des raffineries et des installations pétrolières iraniennes, sans compter la fermeture probable du détroit d'Ormuz, fera monter énormément le prix du carburant, ce qui avantagera les Etats-Unis, le Canada et le Royaume-Uni (autosuffisant) mais plombera fortement les économies dépendantes d'approvisionnement extérieurs comme la France, l'Allemagne, l'Italie et les Pays-Bas. Une nouvelle commission d'enquête bidon devra donc être échafaudée afin de justifier l'implication des Etats-Unis en tant que redresseur de torts en Syrie «gazée». Et puis, qu'à cela ne tienne, s'il faut que le secrétaire d'Etat John Kerry trottine à l'ONU pour exhiber une bouteille de gaz sarin que l'«assassin» Bachar al-Assad tenait dans ses mains un petit matin de juin – pourquoi pas, un fourbe Scapin noir américain l'a déjà fait et après... Toute cette mise en scène vise à poursuivre la campagne de destruction et de sujétion des pays de la région pour les placer sous domination du camp américain en prévision de la grande confrontation à venir entre les deux grands camps : l'Alliance des impérialistes occidentaux moribonds contre l'alliance des pays impérialistes en ascension, Chine et autres puissances du BRICS. La très puissante Chine dissimulée derrière l'Iran, elle-même dissimulée derrière la Syrie à qui on dénie le droit de s'aboucher avec son camp préféré. Tout ne va pas pour le mieux du côté de l'empire Selon les rapports consultés, il semble que le bon fonctionnement et l'efficacité des missiles chinois et russes sol-air notamment, soit de nature à retarder le stratagème Etats-Unis-OTAN-ONU. Cependant, ne soyez pas surpris si des «pourparlers de paix bidon» s'engagent à Moscou pendant que le Pentagone élabore un nouveau plan d'attaque contre l'empire perse. Voilà ce qui se trame entre les grandes puissances impérialistes et leurs sous-fifres régionaux dans le tourbillon de la guerre fomentée contre la Syrie martyre qui ne demande qu'à vivre en paix. La farouche résistance du peuple syrien constitue présentement un rempart et une contribution pour empêcher que l'on donne au suivant... l'Iran. (Suite et fin)