L'émir du Qatar, Khalifa Al-Thani, se prépare à céder le pouvoir à son fils dans ce richissime Etat gazier qui joue un rôle diplomatique primordial sur la scène arabe, ont indiqué des responsables qataris. Un remaniement ministériel important est également attendu. «L'émir est convaincu qu'il doit encourager la nouvelle génération. Il compte transférer le pouvoir au prince héritier, cheikh Tamim, et effectuer un remaniement ministériel pour nommer un grand nombre de jeunes au conseil des ministres», a indiqué un responsable qatari qui a requis l'anonymat. Selon plusieurs sources politiques, le Premier ministre, pourrait perdre le portefeuille des Affaires étrangères qu'il détient depuis 1992, voire perdre sa fonction de Premier ministre qu'il occupe depuis 2007. «Ce changement pourrait intervenir assez vite, après la visite du président François Hollande» la semaine prochaine au Qatar, a ajouté cette même source. Ces informations interviennent alors que le richissime Etat gazier du Golfe a pris depuis les soulèvements arabes qu'il a encouragés une importance considérable sur la scène politique arabe. Le prince héritier, cheikh Tamim, occupe des fonctions de plus en plus importantes, notamment dans les dossiers internes. Selon un responsable qatari, son père lui aurait déjà transféré «plus de 60% de ses prérogatives dans les domaines de l'armée et de la sécurité». Né en 1980, cheikh Tamim est le commandant en chef adjoint des forces armées et le chef du comité olympique. Des diplomates ont estimé que cette décision pourrait être liée «aux développements dans la région», où la politique du Qatar semble se heurter à l'indécision des Etats-Unis sur le dossier syrien, plutôt qu'à son état de santé. Cheikh Hamad, âgé de 61 ans, souffre en effet de problèmes rénaux, «qui le forcent à réduire son activité mais n'influent pas sur sa capacité à diriger le pays», selon un responsable qatari proche des cercles du pouvoir.