Combien de fois avions-nous mis le doigt sur des tas de maux qui rongent le football national et combien de fois avions-nous également dénoncé certains agissements contraires à la réglementation en vigueur, mais rien n'est fait pour assainir une discipline, otage des prédateurs. Si l'on se tient au discours officiel, tout baigne dans l'huile mais tout le monde sait pertinemment que ce n'est pas le cas. Pire, la situation s'empire au fil des années et cet otage, qu'est le football, n'arrive pas à se libérer de l'emprise de ces prédateurs qui agissent en toute impunité. C'est le cas de le dire et si jamais un dirigeant d'un club ou un responsable, de quel que niveau qu'il soit, transgresse la loi du silence, il s'expose à des sanctions comme c'est le cas de plusieurs entraîneurs et dirigeants qui ont pris le meilleur courage entre les mains et dénoncé cette gabegie. Boualem Charef, l'entraîneur de l'USM El-Harrach, a pris six mois de suspension pour avoir brisé l'omerta et dit haut, ce que tout le monde pense bas. Bien d'autres dirigeants ont subi le même sort et autant d'autres le seront si par malheur ils bravent l'interdit pour cracher les quatre vérités. Le président du CA Batna s'est permis le luxe d'apporter des preuves formelles, filmées de surcroît, d'une tentative de corruption sur laquelle, la justice a statué mais au lieu de sanctionner le corrupteur, les vénérables instances fédérales menacent la victime. Une manière de la contraindre de se taire et de laisser passer l'orage pour étouffer cette grave dérive. Des preuves servies sur un plateau mais étrangement, la LFP n'en tient pas compte. Bien plus, Farid Nezzar, le président du CAB, risque gros pour avoir défié publiquement cette instance. Cette impunité aggrave la situation et jette l'opprobre sur les instances dirigeantes de notre football, mais qui s'en soucie, l'essentiel, c'est qu'elles imposent le silence même quand les preuves sont formelles.