Les températures estivales élevées en Syrie, accompagnées de conditions d'hygiène passablement dégradées, risquent de mettre à mal la santé de quelque 4 millions d'enfants affectés par le conflit, a averti vendredi l'ONU. Les températures cet été en Syrie devraient se situer entre les 40 et 50°C, a expliqué une porte-parole du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), Marixie Mercado, lors d'un point presse. Or, l'eau potable s'est largement raréfiée depuis le début du conflit, a-t-elle dit. L'eau potable qui est désormais disponible ne représente en effet plus qu'un tiers du volume disponible avant le conflit, selon l'Unicef. Sans compter que les 4,25 millions de Syriens déplacés dans leur pays vivent dans des abris surpeuplés. Dans les camps de réfugiés aussi, la situation est très difficile. Ainsi le camp de Domiz en Irak, censé accueillir environ 25 000 personnes, en compte déjà le double, et donne en exemple l'Unicef dans un communiqué. Au Liban aussi, les familles de réfugiés s'entassent dans de petits appartements ou dans des abris qu'elles ont elles-mêmes construits et manquent cruellement d'eau et d'accès à des conditions d'hygiène adéquates. «Sans eau potable et sans un assainissement suffisant, la probabilité que les enfants en Syrie et ceux qui vivent comme réfugiés dans la région attrapent la diarrhée et d'autres maladies va certainement augmenter», a déclaré la directrice régionale de l'Unicef pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Maria Calivis, citée dans le communiqué. Pour sa part, Marixie Mercado a signalé que la Jordanie avait enregistré son premier cas de rougeole depuis 1994. Médecins Sans Frontières a fait état mardi d'au moins 7 000 cas de rougeole dans les districts nord de la Syrie et s'est engagé dans des campagnes de vaccination en dépit des difficultés. L'Unicef a besoin de plus de 200 millions de dollars (151 millions d'euros) pour mener à bien d'ici la fin de l'année ses programmes sanitaires, d'hygiène et d'eau en Syrie, Liban, Jordanie et Irak.