Les arboriculteurs de Khenchela se préparent pour la saison de la cueillette des pommes. D'aucuns ne sont censés ignorer les qualités des pommes produites sur les plaines situées au pied du mont Chréia. Si le père de l'humanité Adam ressuscitait et se retrouvait à proximité de ces vergers, il commettrait le même péché. Eve l'imitera et mangera à son tour la pomme de Khenchela. La cueillette a débuté dans certaines contrées de la wilaya. Les lycéens et collégiens sont les principaux acteurs cueilleurs. Ils commencent à vaquer de très bonheur avant même le lever du soleil. Ils travaillent à la tâche. Ils ronronnent «gadji bekri tkemel bekri» (celui qui commence tôt termine tôt). Les estimations de la production sont de l'ordre de 400 000 q, soit une augmentation de plus de vingt-sept pour cent. Les vergers qui sont sur les flancs des montagnes et en hauteur, leurs fruits ne sont pas encore au point d'autant plus que cet été n'est pas du tout chaud. C'est une occasion pour faire grossir davantage les fruits. Le miel issu des fleurs de pommiers de cette réplique du paradis est très prisé par les pays de l'Europe centrale tels que l'Autriche. La cueillette de ce fruit qui débutera le mois prochain sera effectuée sur une superficie de 40 000 ha dont 40 ha de nouveaux vergers qui sont rentrés en production cette saison. Les quantités qui seront cueillies seront très importantes du fait que cette saison, la région n'a pas connu d'orages de grêle ou de gelée noire. Les arboriculteurs de la région recourent de plus en plus aux filets anti-grêles qui malgré leur cherté (800 000 DA par hectare) constituent le moyen le plus efficace pour protéger les vergers contre cet aléa climatique ravageur. La région de Bouhmama à elle seule produit de la pomme sur plus de 8 000 ha. Ce sont généralement deux variétés qui sont cultivées dans cette région : la royale et la golden. Quant à la gala, elle est très rarement présente. Cette dernière n'a pas donné les résultats voulus sur la durée et sa culture a été vite abandonnée. C'est probablement la wilaya qui encourage le plus l'agriculture en Algérie. Elle vient de réceptionner vingt chambres froides qui ont été réalisées par des producteurs à la faveur du soutien public accordé à cette filière. Les arboriculteurs ne tirent pas le maximum de profit de cette manne de par l'existence des intermédiaires qui commercialisent au prix bas qu'ils imposent aux producteurs et élevés aux consommateurs. Les producteurs revendiquent la création d'un marché national de la pomme. Pour faire connaître leur région, la Chambre de l'agriculture, qui est l'une des plus dynamiques au niveau national, est en train de voir comment instituer la fête nationale de ce fruit, à chaque automne. Une autre variété est cultivée sur les flancs des montagnes de la wilaya de Médéa, mais elle a été victime de la maladie du feu bactérien qui a poussé certains arboriculteurs à abandonner leurs vergers. Par contre, les arboriculteurs de la plaine du Sersou Est soit dans les daïras de Birrine et de Had Esehary, dans la wilaya de Djelfa, ont arraché plus de deux millions de pommiers durant les saisons de 2011 à 2013. Ces derniers ne l'ont pas fait contre les maladies. Ils ont été contraints par les prix appliqués au marché qui étaient en deçà du prix de revient et surtout de la rareté de la main-d'œuvre.