Les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Russie, Grande-Bretagne, Chine, Etats-Unis et France) ont entamé une réunion à huis clos consacrée à la situation en Syrie. mais quelques minutes après, les diplomates russes et chinois ont quitté la séance du Conseil de sécurité sans donner les raisons. Les représentants occidentaux ont continué la réunion. En revanche, le représentant permanent de la Syrie a tenu une conférence de presse à New York. Au cours de son intervention, M. Al-Djaafari a accusé les Etats-Unis d'Amérique, la Grande-Bretagne et la France de vouloir avoir l'aval du conseil de sécurité afin d'attaquer son pays sans attendre le rapport des enquêteurs qui se trouvent toujours sur place. Al-Djaafari a ajouté que la Syrie a fait l'objet d'une mise en scène, accusant l'Etat d'avoir utilisé des armes chimiques afin d'intervenir militairement contre son pays. « Nous avons demandé, il y a deux mois, et à maintes reprises à l'ONU d'envoyer ses émissaires pour enquêter sur des attaques à l'arme chimiques lancées par des rebelles, en vain. «Une éventuelle attaque contre mon pays serait injuste et enflammerait toute la région», a conclu, Al-Djaafari. Auparavant, Alexeï Pouchkov, chef du comité des relations internationale à la Douma russe, a affirmé que le projet de résolution élaboré par la Grande-Bretagne pour le soumettre au Conseil de sécurité est un pas tactique pour justifier l'intervention militaire en Syrie. Le Premier ministre britannique David Cameron avait annoncé, hier, que son pays va soumettre un projet de résolution au Conseil de sécurité condamnant l'usage prétendu des armes chimiques en Syrie et permettant la prise de mesures nécessaires pour la protection des civils. L'émissaire des Nations unies en Syrie, Lakhdar Brahimi, a affirmé que toute intervention militaire compliquera davantage la situation en Syrie et dans la région, précisant que la solution politique est la seule pour le règlement de la crise syrienne, appelant à œuvrer sérieusement en cette direction. Dans une conférence de presse tenue hier, Brahimi a indiqué qu'aucun Etat n'a le droit de décider d'une intervention militaire en Syrie, précisant que cette question dépend du Conseil de sécurité. Brahimi a exprimé son opposition à une intervention militaire sous toutes ses formes qui aura des séquelles intérieures et internationales. M. Brahimi a, en outre, indiqué que l'usage des armes chimiques par une partie quiconque constitue un crime, ajoutant qu'il attend le rapport de la commission d'enquête internationale sur les prétentions de l'usage de telles armes en Syrie. M. Brahimi a souligné qu'une éventuelle intervention militaire aura ses répercussions négatives sur les efforts russes et américains pour la tenue de la conférence internationale de Genève. Il a affirmé, par ailleurs, qu'il est inacceptable de croire que la solution politique est morte et qu'il faut appliquer la solution militaire, ajoutant que tous sont d'accord sur la nécessité de la solution politique, ce qui a été répété plus de vingt fois par le secrétaire d'Etat américain John Kerry pendant les derniers mois, ainsi que par les Européens qui commencent à parler de la solution politique.