Au marché de gros de la figue de Barbarie (opuntia ficus indica), c'est l'effervescence ces derniers temps. Sur les bas-côtés, dans des bidons en métal ou des «senadje» (panier en osier et en roseau), sont proposées à la vente des figues de Barbarie. Cela se passe dans toutes les contrées d'Algérie. Souk Ahras, wilaya frontalière avec la Tunisie, qui est en partie semi-aride et steppique, n'a d'autre solution de survie que la plantation entretenue depuis des siècles par les autochtones et qui a pris de l'ampleur avec les campagnes menées par le Haut-Commissariat au développement de la steppe et les programmes de proximité de développement rural lancés par l'Etat. Actuellement, ce sont quelque 10 000 ha qui sont plantés de figue de Barbarie. Plus de 58% de ces plantations se trouvent dans la commune d'Ouled Sidi Frej, selon un responsable du HCDS. Le reste de la production est fourni par plusieurs communes frontalières. Cette année, les prix proposés sont très abordables. Ils sont moins chers que ceux de la banane. Un colloque international a été consacré durant le printemps 2013 à ce fruit qui avait eu pour thème «réorganiser les métiers agricoles». Les participants avaient dans leurs recommandations formulé le vœu de voir la réalisation d'une unité de transformation de ce fruit en forme de coopérative ou de groupement d'intérêts communs. Cette coopérative aura pour tâche d'absorber l'excédent de production. Selon notre interlocuteur, elle sera implantée à Chekaka, dans la commune d'Ouled sidi Frej. Cette coopérative se lancera dans la transformation de la figue de Barbarie, son conditionnement et l'extraction de son huile. Pour rappel, le prix du litre de l'huile de figue de Barbarie se situe entre 350 et 550 euros (source tunisienne). Sur un autre plan écologique, l'opuntia présente plusieurs avantages notamment dans la fixation des sols. Par ailleurs, et pour la santé du fait que le fruit soit un dessert qu'il s'agit de consommer modérément, la fleur de la figue est très prisée par les abeilles productrices de miel. Leur miel a des vertus nutritionnelles prouvées et curatives des ulcères cutanés avérées. Le bétail consomme les raquettes de figue de Barbarie dès qu'elles sont libérées des épines. Dernièrement, lors de l'installation du comité national de lutte contre les incendies des forêt, le ministre de l'Agriculture avait insisté auprès du directeur général des forêts pour planter de la figue de Barbarie dans les couloirs anti-feux, expliquant que cela créera un mur d'eau qui limitera les dégâts en cas de feux de forêt.