Le nom de «Tokyo» est sorti de l'enveloppe, lui donnant le droit d'organiser les Jeux olympiques de 2020. Cet état de fait a été suivi par une explosion de joie à Tokyo et une grande déception en Turquie. En finale, Tokyo l'a emporté haut la main par 60 voix contre 36 pour Istanbul. Pourtant les japonais ne croyaient pas à cette «victoire» en raison de l'accident nucléaire de Fukushima. Et pourtant, le rêve a été réalisé lorsque le président du CIO a annoncé que le choix a été porté sur «Tokyo» pour organiser les JO-2020. «On a réussi ! Le jour se lève à Tokyo», a tweeté le secrétaire du Premier ministre Shinzo Abe. Les drapeaux japonais se sont agités dans tous les sens pour célébrer le retour des JO à Tokyo, 56 ans après ceux de 1964, qui avaient symbolisé le retour du Japon dans la communauté des nations à la suite de la Seconde Guerre mondiale. Toutes les télévisions japonaises ont couvert l'événement en direct, la chaîne publique NHK dès minuit et les réseaux privés à partir de 3h. Des vedettes du sport et du petit écran se sont succédé sur les plateaux pour commenter en duplex depuis Tokyo et Buenos Aires. Des reporters détachés dans les rédactions des grands journaux, qui tirent à des millions d'exemplaires dans l'archipel, leur ont arraché la primeur de la Une de leur édition spéciale sitôt la victoire annoncée. De l'autre côté, c'est une grande déception à Istanbul et dans de nombreuses villes de Turquie. Des milliers de citoyens turcs, qui se sont rassemblés au pied de la basilique Sainte-Sophie, se sont dispersés la mort dans l'âme. Seuls quelques supporters d'Istanbul 2020 ont applaudi la victoire de leurs rivaux nippons, jouant l'esprit olympique. La politique n'était pas absente même dans le sport, plusieurs sportifs turques ont mis cette «défaite» sur le dos de leur gouvernement. «A l'exception de quelques pays gouvernés par des islamistes, nul dans le monde ne voulait voir ses sportifs venir en Turquie», a indiqué une jeune fille à la presse. Ce n'est pas l'avis d'une femme du mouvement islamiste en Turquie, indiquant que son pays est le meilleur et qu'il aurait pu montrer l'exemple à tout le monde musulman, s'il avait été choisi. La déception a frappé également les sportifs espagnols par l'élimination de la capitale espagnole dès le premier tour du vote. Des milliers de supporters massés devant la Puerta de Alcala, dans le centre-ville, sont restés interdits de longues minutes après la décision du CIO. Pour un pays habitué ces dernières années aux célébrations collectives grâce notamment à sa sélection de football, l'incrédulité l'emportait sur la déception, d'autant que Madrid croyait avoir un excellent dossier après deux candidatures infructueuses. Rapidement, le visage défait, les Madrilènes ont quitté la place. Si la joie a éclaté à Tokyo, les lumières de la fête se sont éteintes à Madrid et à Istanbul.