ichel, qui a rencontré certains d'entre eux dans les prisons syriennes (1), décrit ce phénomène inquiétant (2) : « (...) La nouvelle perspective ouverte par la participation massive de djihadistes venus de l'Union européenne – où dominent ceux venus de Belgique, France, Pays-Bas et Grande-Bretagne – à la guerre civile en Syrie. Sans oublier de nombreuses filles – sujet occulté par honte des familles – parties là-bas pour la «djihad par le mariage» (sorte de prostitution politico-religieuse destinée à assurer les besoins sexuels des combattants, mais aussi à formater de futures terroristes) (...) La problématique étant celle du retour de ces djihadistes, formés militairement et endurcis par leurs activités criminelles en Syrie». Combien sont-ils ? La réponse de Luc Michel, là aussi, sort du langage rassurant des politiciens et des médias de l'Otan. Il dira : «Les chiffres sont largement sous-estimés (volontairement ?) par les gouvernements de l'UE. Lors de mon voyage en Syrie, mi juin 2013, où j'avais notamment organisé une mission parlementaire belge venue pour ce dossier des «djihadistes de l'UE, et où nous avons pu rencontrer services syriens anti-terroristes, prisons spéciales, et nous entretenir avec des djihadistes venus de France et d'Espagne, les chiffres syriens étaient de plus de 7 000 djihadistes de l'UE, dont plus de 700 Belgo-Flamands (le plus important contingent).» Le Premier ministre syrien Wael Nader Al-Halqi : «Les djihadistes seront poursuivis et condamnés en Syrie » ! L'Assemblée du peuple – le parlement syrien où sont représentés 9 partis – a déjà approuvé ce 24 juin 2013 la loi condamnant toute personne qui entre en Syrie d'une façon illégale. Elle renforce et organise la base légale des poursuites contre les djihadistes venus importer le terrorisme islamiste en Syrie. «Avant de parler de rapatriement ou de victimes sociales comme ose le faire par exemple le régime belgicain de Bruxelles, aveugle aux souffrances des victimes syriennes de ces terroristes, il faudra qu'ils expient d'abord leurs crimes en Syrie», précisait Luc Michel, de retour de Syrie fin juin 2013. Parmi les djihadistes de l'UE — d'origine maghrébine, mais aussi européens de souche convertis — , dont de nombreux Belges partis en Syrie ces derniers mois, certains ont en effet été évidemment capturés (3). C'est en tout cas ce qu'ont affirmé des sources officielles syriennes, à la délégation parlementaire belge (Parlement flamand) et à Luc Michel (qui organisait le voyage) à Damas en juin dernier. Ce sont rien moins que le Premier ministre Wael Nader al-Halqi et le vice-ministre des Affaires étrangères qui lui ont parlé du sort de ces Européens et Belges combattants pour les rebelles et détenus. Les deux ministres syriens ont ajouté «qu'ils seraient d'abord jugés avant d'être éventuellement extradés». Jugés selon les législations internationales contre le terrorisme (celles des USA et de l'Otan notamment). La question des djihadistes venus importer en Syrie le terrorisme avec l'aide de l'Otan et de certains pays de l'UE a été longuement évoquée lors de ce voyage. Pour la première fois des djihadistes ressortissants de l'UE, qui sont détenus en nombre dans les prisons et seront jugés pour terrorisme, ont aussi été présentés à la Mission. Luc Michel (qui visite et aide des prisonniers en Belgique depuis des années) a pu ainsi directement interroger et filmer certains d'entre eux, venus de France et d'Espagne, et visiter leurs prisons (et constater que leurs conditions de détentions sont aux standards de l'UE). Damas promet près de 2 000 euros pour la capture de terroristes étrangers A Damas, on semble décidé à porter le fer dans la plaie. Les autorités syriennes ont en effet promis une récompense de 500 000 livres syriennes (près de 2 000 euros) à toute personne qui remettrait aux services de sécurité un terroriste étranger. TV Syria, la télévision d'Etat syrienne, a annoncé, ce vendredi 6 septembre, que le régime syrien offrirait «une récompense de 500 000 livres syriennes (près de 2 000 euros) pour tout combattant étranger remis à ses services de sécurité». 200 000 livres (près de 750 dollars) ont également été promis à toute personne qui «fournirait des informations sur la présence d'un terroriste étranger ou aiderait à sa capture», selon la même source. Les autorités ont assuré qu'elles «veilleraient à l'anonymat et à la protection de ceux qui aideraient les services de sécurité. Ceux qui sont recherchés seront pardonnés» (donc les membres syriens de l'ASL). Les autorités syriennes font face à des «mouvements terroristes» comprenant de nombreux étrangers qui participent aux combats aux côtés des rebelles. Damas a semble-t-il décidé de lancer la traque contre les chiens enragés du djihad... K. H. http://www.syria-committees.org/syria-committees-djihadistes-venus-de-lue-la-traque-commence-en-syrie/ _______________________ (1) Cfr. SYRIA COMMITTEES / LUC MICHEL A DAMAS, sur http://www.syria-committees.org/syria-committees-luc-michel-a-damas/ (2) Cfr. EODE-BOOKS / GEOPOLITIQUE / « LES NOUVEAUX TERRORISTES », sur http://www.eode.org/eode-books-geopolitique-les-nouveaux-terroristes/; Lire aussi : Luc MICHEL / FOCUS / DJIHADISTES BELGES : AU-DELA DU SCANDALE, LA SALE GUERRE DE L'OTAN ET DE LA BELGIQUE AU PROCHE-ORIENT, Sur http://www.syria-committees.org/luc-michel-focus-djihadistes-belges-au-dela-du-scandale-la-sale-guerre-de-lotan-et-de-la-belgique-au-proche-orient/ (3) Le Vif/L'Express, l'édition belge de L'Express, confirmait fin juin 2013 ces informations dans une brève intitulée «Sept Belges détenus en Syrie?», laquelle répertoriait trois de ceux-ci dont le sort provenait d'« informations recueillies à Damas » : ils «auraient été faits prisonniers pendant la terrible bataille de Qousseir qui a duré trois semaines pour se clore le 8 juin. Quant aux quatre autres Belges, la source est indirecte: ce sont des membres d'une délégation tunisienne venue négocier le rapatriement d'une quarantaine de djihadistes tunisiens incarcérés par le régime qui ont évoqué l'existence de deux à quatre Belges parmi les rebelles arrêtés».