Vachement nouveau : selon la Maison Blanche, c'est-à-dire selon Israël, la Syrie dispose d'armes de destruction massive, c'est «prouvé», paraît-il. « D'ailleurs Assad les a déjà utilisées ». Conclusion : « Il faut que l'OTAN bombarde Damas sans attendre... ». Raisonnement par l'absurde qui outrepasserait les décisions du Conseil de sécurité, non ? Selon le ministre syrien de l'Information, « les groupes armés qui mènent des combats sur le sol syrien sont composés à 80 % de mercenaires étrangers venus de 29 pays du monde... Quelque 5 000 djihadistes yéménites sont présents aujourd'hui en Syrie. Des commandos libyens, tunisiens, saoudiens, turcs, libanais, mais aussi britanniques, français et australiens se trouvent également sur le sol syrien». Alors ? Faudrait-il engager cette guerre ? Selon, l'analyste Pierre Khalaf une attaque états-unienne serait un acte suicidaire. « Toute agression contre la Syrie sera confrontée à une résistance féroce et globale. La défense anti-aérienne syrienne a montré son efficacité en abattant un avion turc, en juin 2012, quelques minutes après avoir violé l'espace aérien syrien. Et les missiles syriens sont prêts à frapper Israël et les bases US en Turquie et en Jordanie, ainsi que les bastions terroristes au Liban. Certains analystes pensent aussi que la Résistance libanaise et l'armée syrienne ouvriront les fronts libanais et syrien contre Israël. Sans oublier les missiles iraniens et leurs formidables capacités, qui peuvent « réduire Tel-Aviv en poussière », comme l'a dit le guide suprême de la révolution iranienne... Si la grande confrontation a lieu, et lorsque la poussière tombera sur le champ de bataille, l'Occident aura essuyé une défaite cuisante, qui entraînera une catastrophe pour Israël, la Turquie et tous les dirigeants du Golfe et de Jordanie impliqués dans l'agression... ». « Les opérations foudroyantes menées par l'Armée arabe syrienne dans la campagne de Homs, en parallèle avec sa progression autour de Damas, ont donné naissance à de nouvelles réalités à la frontière avec le Liban. Cette région est presque entièrement sous le contrôle des troupes régulières, qui ont bloqué la plupart des sentiers et des passages empruntés ces deux dernières années par le Courant du futur (le parti de Saad Hariri) et ses partenaires des services de renseignements du Golfe et des pays de l'OTAN, pour introduire en Syrie des centaines de tonnes d'armes et des milliers de combattants... », poursuit Pierre Khalaf. Autre estimation réaliste, concernant le Liban: « Tout être sensé reconnaîtra que le pouvoir libanais est en grande partie responsable des dangers auxquels le pays est confronté aujourd'hui. Les fausses hésitations des dirigeants visaient en fait à couvrir leur connivence et leur complicité, qui répondaient à des demandes étrangères de fermer les yeux sur ce qui se passait le long des frontières et au Liban-Nord. Cette politique a conduit à la paralysie de l'Armée libanaise qui a été poussée à démissionner de son rôle de gardienne de la souveraineté nationale et de protectrice des frontières. » (A suivre)