Au moment où ils déversaient leur camion chargé d'ordures ménagères, les agents de nettoiement de la commune de Guerrouaou, wilaya de Blida, firent une macabre découverte au centre d'enfouissement technique de Soumaâ. Au milieu des détritus, gisait le cadavre d'un homme, d'environ 60 ans, enroulé dans une vieille couverture. Une fois la gendarmerie de Guerouaou avertie, une enquête a été initiée par la brigade de police judiciaire qui s'est fait aider par les services scientifiques, dépendant du groupement territorial de la wilaya de Blida. Sur place, les gendarmes découvrirent que le cadavre, dont les bras étaient attachés à l'aide d'un fil électrique, portait des traces de coups de couteau au thorax, des blessures au visage et à hauteur du cou ainsi que des traces de strangulation. De même que les jambes portaient des traces prouvant qu'elles avaient été également attachées. Les enquêteurs purent, rapidement, déterminer le quartier d'où venait la benne à ordures, puis identifièrent le cadavre grâce à la fiche signalétique de disparition. Entre temps, l'un des fils de la victime s'est rendu à Guerrouaou, car son père l'avait déjà avisé qu'il s'y trouvait afin de rencontrer un client qui devait lui ramener une forte somme d'argent, et plus précisément devant le domicile d'un citoyen où la voiture de la victime a été retrouvée. Au petit matin, le propriétaire de la maison, Ch. K., 37 ans, se dirigea vers la voiture qu'il ouvrit à l'aide de clefs. Face à ce geste, le fils de la victime et ses amis se ruèrent aussitôt sur lui, le rouèrent de coups et l'emmenèrent à la brigade de Gendarmerie, mais le suspect leur a déclaré que c'est son ami Z. A., 39 ans, qui lui avait laissé la voiture. Cependant, l'enquête continua, et les gendarmes, sur ordre du commandant du groupement de wilaya de Blida, firent appel à leurs collègues du laboratoire de police criminelle et scientifique de Bouchaoui qui ont affirmé que le sang découvert sur les vêtements de l'un des suspects ainsi que sur la banquette de la voiture est celui de la victime. Tout en découvrant une grenade lacrymogène et un morceau de fil électrique identique à celui utilisé pour attacher la victime, les gendarmes apprirent que d'autres traces de sang ont été découvertes sur un fauteuil et une chaussure qui se trouvaient à l'intérieur de l'agence immobilière où les suspects et la victime, qui étaient amis et exerçaient la même activité, se retrouvaient souvent. Une grenade lacrymogène et un morceau de fil électrique identique à celui utilisé pour attacher la victime ont été également retrouvés. Face à ces nombreuses preuves, les suspects ne purent que reconnaître leur forfait. Ainsi, il s'est avéré que la victime, connue, un homme aisé, exerçait dans l'immobilier, en compagnie des deux suspects et de leur complice. Toujours dans le cadre de l'enquête, les gendarmes procédèrent à la perquisition au domicile du principal suspect, le dénommé Z. A., et découvrirent la somme de 6.200 DA en faux billets de banque (200 et 1.000 DA) scannés à l'aide du micro-ordinateur qui se trouvait dans l'agence immobilière, en plus de mégots de cigarettes qui contenaient du kif traité. L'écheveau de cette scabreuse affaire fut démêlé, les enquêteurs établirent que les dénommés Z. A. et R. I. s'étaient entendus pour tendre un piège au défunt qui devait toucher la somme de plus de 2 milliards de centimes de chez un client. Les trois suspects ont été présentés au procureur de la République près le tribunal de Boufarik qui les a placés en détention préventive, sous plusieurs chefs d'inculpation dont constitution de bande de malfaiteurs, et meurtre avec préméditation