Des amis et artistes compagnons de route du chanteur chaâbi H'sen Saïd décédé lundi saluent l'«artiste exceptionnel» à la «carrière pleine, marquée par son engagement envers la culture algérienne. Mustapha Sehnoun, musicien, compositeur et membre de la troupe artistique du FLN pendant la guerre de libération, dirigée par Mahieddine Bachtarzi, a exprimé sa tristesse et rappelé les «qualités exceptionnelles» du défunt, «un des plus anciens chanteurs du chaâbi». Très affectée par la disparition du chanteur, Selwa, une des pionnières de la chanson populaire moderne a rappelé l'humanisme du défunt ainsi que ses «grandes compétences» en tant qu'interprète du chaâbi. Dans un message de condoléances adressé à la famille du défunt et à l'ensemble des artistes, la ministre de la Culture, Khalida Toumi, a rendu hommage à «un des noms les plus en vue de la scène artistique algérienne, qu'il a marquée par sa créativité...». Né le 18 novembre 1931 à la Casbah d'Alger, H'Sen Said a commencé son parcours artistique en 1951 en qualité de musicien et membre de la chorale dans l'orchestre d'El Hadj M'Hamed El Anka. Il a fait ses débuts à l'association «El Ghernatia», manifestant dès son jeune âge des prédispositions pour le chaâbi et le «madih». A la Télévision algérienne, il apparaît d'abord comme choriste aux côtés de Boudjemaâ El Ankis, Rachid Souki, Tahar Ben Ahmed et El Hachemi Guerrouabi, pour interpréter «El Hamdou li'lah ma b'kach istiemar fi bladna», une chanson d'El Anka célébrant l'Indépendance encore toute fraîche de l'Algérie. Côtoyant les plus grands noms du chaâbi, à l'instar d'El Hadj M'rizek, Boudjemaâ El Ankis, Bourahla et autres, H'Sen Said s'attaquera à la chansonnette ainsi qu'aux grandes œuvres du patrimoine chaâbi à travers le «k'Cid». Parmi ses chansons les plus célèbres : «A wah a wah», «Koulouli werrah», «El adra nehwaha», «Hed El Khatem», «Hadi moudda wana gh'rib» (avec Anissa), «Sifet Ech'chemaâ wel'kendil», «Dziriya aâla bledek welawli». H'Sen Said est décédé lundi à Alger à l'âge de 82 ans.