Le critique de cinéma Mohamed Bedjaoui a estimé, mercredi, au cours d'une conférence organisée en marge de la manifestation Annaba-Cinéma, ouverte mardi, nécessaire de «renouveler le rêve par le cinéma» qui a pour vocation de «transmettre l'image de l'Algérie moderne et les ambitions de sa jeunesse». Le cinéma algérien a «joué un rôle central dans la transmission des changements vécus par la société algérienne à travers ses luttes militantes et son histoire», a souligné M. Bedjaoui dans sa conférence intitulée «Le cinéma algérien, témoin de l'histoire», animée au palais des Arts et de la Culture Mohamed-Boudiaf d'Annaba. Selon l'intervenant, des chefs-d'œuvre cinématographiques tels que «L'incendie» du réalisateur Mustapha Badie, qui a donné une description fidèle de la période 1939-1954, «La bataille d'Alger» de Gillo Pontecorvo, «L'opium et le bâton» d'Ahmed Rachdi ou encore «L'enfer à dix ans» d'Abderrahmane Bouguermouh, «demeurent des témoignages irremplaçables» sur l'histoire de l'Algérie en lutte contre le colonialisme. M. Bedjaoui a également mis en exergue le rôle du cinéma dans la valorisation du rôle de la femme algérienne durant la Révolution, ainsi que celui des enfants ayant servi d'agents de liaison, citant les films «Noua» d'Abdelaziz Tolbi, «Les enfants de Novembre» de Moussa Haddad, et d'autres œuvres cinématographiques qui constituent les classiques de la filmothèque algérienne. Le conférencier a estimé, dans ce contexte, que le cinéma algérien a pour vocation, aujourd'hui, de décrire objectivement les aspirations des nouvelles générations qui font face aux nouveaux bouleversements sociaux, avec leurs ambitions, leurs doutes et leurs questionnements. Pour ce faire, a encore considéré le spécialiste, il y a lieu de réfléchir sur le mode de gestion des salles de cinéma et d'encourager les jeunes cinéastes en «accompagnant positivement leurs projets artistiques». La deuxième et dernière journée de la man-ifestation Annaba-Cinéma, qui en est à sa septième édition, a donné lieu à la projection de «Carnaval fi dechra» d'Ahmed Oukaci et d'une «Famille comme les autres» d'Amar Tribèche. Des débats passion-nés ont marqué cette mani-festation placée sous le signe «La société selon le cinéma» au cours de laquelle quatre films ont été commentés après leur projection.