Jeune retraité depuis le début de la saison, Michael Owen, l'ancien attaquant de Liverpool, du Real Madrid, Manchester United et l'Angleterre s'est entretenu avec Fifa.com. Le natif de Chester a débuté sa carrière à Liverpool. Seize ans plus tard, il mettait fin à sa longue et belle aventure à l'issue d'une ultime saison avec Stoke. Owen, l'un des plus talentueux buteurs des années 2000, a notamment participé à trois éditions de la Coupe du monde de la FIFA en 1998, 2002 et 2006. Il se trouve aujourd'hui au début d'une nouvelle expérience dans le monde des médias. Au micro de FIFA.com, l'Anglais revient sur sa vie loin des terrains, sa collaboration avec un autre retraité célèbre, Sir Alex Ferguson, et la qualification de l'Angleterre pour la Coupe du monde 2014 au Brésil. L'Angleterre a terminé en tête de son groupe dans les qualifications de la Coupe du monde. Comment jugez-vous son parcours ? Je pensais vraiment que nous allions nous qualifier. Pour autant, on ne peut pas dire que notre parcours ait été très impressionnant. Je crois tout de même que nos supporters auraient aimé être un peu plus tranquilles. Nos performances ont parfois laissé à désirer, mais tout ça n'est pas très important. L'essentiel, c'était de se qualifier. Quel regard portez-vous à l'équipe actuelle, ses forces et ses faiblesses ? Je ne crois pas qu'il y ait eu un âge d'or du football anglais. Ce n'est pas la plus belle équipe de tous les temps, mais comme toutes les sélections anglaises, elle reste compétitive. Nous sommes encore loin de formations comme le Brésil, l'Argentine, l'Espagne, l'Allemagne ou les Pays-Bas. Tous ces pays ont un temps d'avance sur nous à l'heure actuelle. Mais nous sommes tout de même difficiles à manœuvrer. Je ne crois pas que nos adversaires en Coupe du monde s'amuseront beaucoup contre nous. En somme, nous avons du talent, mais cette équipe n'a rien d'exceptionnel. Vous avez joué sous les ordres de Sir Alex Ferguson à Manchester United. D'après vous, qu'est-ce qui a changé depuis son départ ? Quand on succède à un entraîneur qui a passé plus de 25 ans dans le même club, on se retrouve nécessairement sous les projecteurs. Les changements sont probablement assez radicaux pour les joueurs et l'encadrement. Le nouveau technicien arrive avec d'autres méthodes et il faut s'adapter. Je crois que les dirigeants ont fait le bon choix en recrutant David Moyes. Son parcours plaide en sa faveur. Il a connu une réussite exceptionnelle à Everton. Sur le long terme, il s'avèrera un très bon choix. Les Red Devils traversent une période un peu difficile, mais le calendrier n'a pas été tendre avec eux. Ce n'est pas pour autant, je suis inquiet, ils seront encore parmi les prétendants au titre à la fin de la saison. Quel souvenir gardez-vous de votre collaboration avec Ferguson ? Je suis fier d'avoir travaillé avec un manager de sa trempe pendant trois saisons. De loin, on se demande toujours à quoi peut ressembler un tel homme. On joue dans une autre équipe et tous les ans, on cherche à comprendre pourquoi Manchester United est si performant. J'étais vraiment très heureux quand il m'a proposé de le rejoindre. J'ai pu voir comment il parlait aux joueurs, comment il les traitait et comment il s'y prenait pour déléguer certaines tâches à ses adjoints. L'organisation tient une place très importante dans son système. Il n'hésite pas à s'en remettre à des professionnels dans divers secteurs. J'ai beaucoup appris à son contact. Etiez-vous intimidé par sa présence ? Je parlerais plutôt de respect. A mon arrivée dans le vestiaire, j'ai demandé à mes nouveaux coéquipiers : «Il crie beaucoup, non ?» Ils ont secoué la tête et ils m'ont répondu : «Non, il fallait le voir il y a cinq ou dix ans. Il est très calme maintenant». C'est à se demander comment il était à ses débuts ! (rires). Il exige le plus grand respect de ses joueurs. Avec lui, il faut toujours suivre les consignes à la lettre. Quel effet cela fait-il de regarder le derby de Manchester en sachant que vous ne participerez plus à ce genre de matchs ? Tout change quand on prend sa retraite. Le football est ainsi fait que l'on raccroche les crampons relativement tôt. Je n'ai que 33 ans et ma carrière est déjà derrière moi. On ne voit pas ça dans beaucoup de professions. Ce n'est pas évident. Les deux premiers mois ont été difficiles émotionnellement, mais tout le monde doit passer par là. En football tout va plus vite. Seriez-vous tenté par une carrière d'entraîneur ? Il m'arrive d'y penser de temps en temps... puis, je me dépêche de penser à autre chose ! (rires). Beaucoup de possibilités s'offrent à vous, à la fin de votre carrière. J'ai passé les deux premiers niveaux du diplôme d'entraîneur. Parfois, je me lève le matin et j'ai vraiment envie de me lancer. Mais c'est un engagement important. Ce métier vous occupe 365 jours par an. J'ai passé de longues années sur les terrains et je crois que j'ai besoin de faire une pause. On ne sait jamais ce que l'avenir nous réserve, mais je ne crois pas que je finirai sur un banc de touche. L'élection du Fifa Ballon d'Or 2013 approche. Quel est votre favori ? Nous avons vécu une belle année de football. Cette fois encore, Lionel Messi et Cristiano Ronaldo devraient se retrouver en haut de la liste. Ces deux-là sont sans doute les meilleurs footballeurs du monde, à l'heure actuelle. Il faut aussi se méfier de ceux qui ont connu de grands succès avec leur club. Le Bayern Munich a tout gagné l'année dernière : la Ligue des champions, le championnat et la coupe. Un joueur comme Franck Ribéry peut nourrir des ambitions, mais je pense tout de même que Messi et Ronaldo sont les meilleurs. Ils sont capables de maintenir un niveau de performance extraordinaire sur toute l'année. Le titre ne devrait pas échapper à l'un de ces deux champions.