Il fallait voir François Hollande (sur cette vidéo http://www.youtube.com/watch?v=y3DRjD8qoKA, déclarer sur un ton solennel son «chant d'amour pour Israël» lors d'un repas au domicile de Netanyahu. Après la sérénade de Nicolas Sarkozy, voilà un nouvel épris d'Israël qui en même temps exhorte les Palestiniens à «faire des gestes» pour permettre la conclusion d'un accord de paix avec Israël. Mahmoud Abbas a déjà goûté à la soupe aux lentilles que lui a offerte Olmert lors d'un dîner intime ; alors que la colonisation et les exactions se sont accentuées. Que faudrait-il de plus comme geste en direction des Palestiniens ? Chanter l'amour d'Israël comme Etat juif et mourir lâchement sous les bombes et les embargos successifs ? Hollande serait-il sous l'effet d'une nouvelle soupe aux lentilles à la Netanyahu pour faire de telles déclarations ? La potion d'Astérix Décidément, le repas offert par Netanyahu en l'honneur de François Hollande aurait enivré ce dernier au point de faire des déclarations exorbitantes. A propos de l'Iran, le président français a notamment déclaré : «La France ne laissera pas l'Iran se doter de l'arme nucléaire», exigeant le maintien des sanctions internationales jusqu'à ce que Téhéran «renonce définitivement à son programme militaire» nucléaire. La France «combat de toutes ses forces l'antisémitisme sous toutes ses formes» (le CRIF exempté, bien évidemment), a en outre, proclamé François Hollande, concluant son discours par une formule en hébreu : «Longue vie et paix au peuple d'Israël». On revient à la fameuse potion magique d'Astérix. Une comparaison qui en dit long Shimon Peres a comparé François Hollande à Léon Blum et Guy Mollet. Quelle peau de banane ! Une comparaison qui en dit long sur le parcours de ces deux personnages issus du Parti socialiste. Car, aussi bien Léon Blum (en 1948), que Guy Mollet (en 1956), en qualité de Premiers ministres de la France, issus l'un et l'autre du Parti socialiste, ils ont appuyé à fond le projet sioniste et les menées bellicistes d'Israël. Léon Blum, un politicien lui-même d'origine juive, s'était converti au sionisme au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Pérès a rappelé que Blum, à nouveau brièvement aux affaires en 1947-48, avait approuvé les livraisons d'armes à l'armée israélienne, permettant à cette dernière de réaliser la sanglante expulsion de 800.000 Palestiniens de leurs terres ancestrales. Il est d'autant plus logique que Pérès en conserve un bon souvenir que Mollet joua un rôle décisif dans la fourniture de la technologie qui permit à Israël de se doter de l'arme nucléaire, et qu'il était aux affaires lorsqu'en octobre 1956, la France, la Grande-Bretagne et Israël attaquèrent ensemble l'Egypte, coupable d'avoir affirmé sa souveraineté sur ses propres infrastructures, le canal de Suez en l'occurrence. Guy Mollet est depuis tombé dans la poubelle de l'Histoire. Comme Hollande sans doute d'ici quelque temps.