Le Premier ministre israélien monte le ton contre l'Iran et son programme nucléaire. Au moment où ses parrains américains s'apprêtaient à choisir entre Barack Obama et Mitt Romney, Benjamin Netanyahu remettait sa couche en se déclarant prêt à déclencher une attaque contre les sites nucléaires de son voisin iranien ! “Je suis bien sûr prêt, s'il le faut, à presser sur le bouton", a-t-il martelé faisant état de son choix pour le candidat républicain à la tête de la Maison-Blanche. Ses propos ont été diffusés à la veille de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, alors qu'il a pressé, en vain, ces dernières semaines l'administration Obama de fixer au moins une ligne rouge au régime de Téhéran afin d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire. Israël a pu s'attacher encore la sollicitude et la bienveillance américaines en faisant prévaloir son inquiétude sur le programme nucléaire iranien, redoutant, malgré les démentis de Téhéran, qu'il dissimule un volet militaire ce que l'Etat hébreu considère comme une menace pour sa propre existence. Netanyahu qui se représente aux prochaines législatives anticipées avec son colistier de l'extrême droite, son ministre des AE qui rêve de chasser d'Israël tous les Arabes et qui n'imagine pas l'idée d'un Etat palestinien, a même dit : tant que je serai Premier ministre, l'Iran n'aura pas l'arme nucléaire. Netanyahu n'a pas manqué de souligner qu'à la suite de ses mises en garde, “le président Obama a formellement reconnu à Israël le droit à l'autodéfense, et le président Hollande aussi". Il a effectué la semaine dernière une visite en France où pour la première, le lobby juif de France a fait étalage de sa puissance et en présence du chef de l'Etat français. Netanyahu et son ministre de la Défense Ehud Barak ont donné en 2010 ordre à Tsahal de préparer une attaque contre des installations nucléaires iraniennes, qui a finalement été annulée. L'ordre n'a pas été appliqué en raison de l'opposition du chef d'état-major de l'époque, le général Gaby Ashkenazi, et du chef du Mossad en poste Meïr Dagan, sous prétexte que l'armée n'était pas prête pour cette aventure. En réalité, le projet d'attaque a été abandonné sur injonction des Etats-Unis d'où les exhortations depuis septembre par Netanyahu pour imposer à Téhéran des lignes rouges claires, à ne pas dépasser dans son programme nucléaire, en menaçant de frapper préventivement les installations atomiques iraniennes. Il s'est heurté à un refus du président Obama, avec lequel il entretient des relations très fraîches, qui, comme le reste de la communauté internationale, privilégie à ce stade un durcissement des sanctions contre l'Iran. D'où son soutien au rival d'Obama. D. B.