Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, s'est dit, dimanche, «optimiste» quant à l'avenir des peuples des pays voisins et du Sahel qui aspirent, depuis toujours, à l'édification d'une démocratie basée sur l'entente et la coexistence pacifique. Dans un entretien à la chaîne de télévision France 24, M. Lamamra a exprimé son optimisme quant à l'avenir des pays voisins, car, a-t-il dit, «le dernier mot revient aux peuples de la région et l'histoire contemporaine témoigne que tous ces peuples aspirent à l'édification d'une démocratie basée sur l'entente et la coexistence pacifique». M. Lamamra a cité l'exemple de la Tunisie où les choses vont en s'améliorant, estimant que les autres pays voisins «seront en mesure de construire un avenir démocratique». «L'Algérie n'est pas l'instigatrice des évènements survenus dans plusieurs régions voisines. Elle s'y intéresse, réagit et apporte son soutien autant que faire se peut sans s'ingérer dans les affaires intérieures» des autres pays, a-t-il souligné, précisant que l'Algérie «n'a jamais œuvré dans un sens autre que celui désiré par ces peuples et ces pays». S'exprimant sur les évènements survenus au Mali, M. Lamamra a indiqué que «l'Algérie n'a pas joué de rôle militaire. Son rôle était purement politique, logistique et économique et la position algérienne défendait l'impératif d'aboutir à une solution concertée entre le gouvernement central et les groupes maliens du nord qui rejettent la violence et soutiennent l'intégrité territoriale du Mali et l'unité de son peuple». S'agissant de la région de l'Azawad, il a précisé qu'elle «est partie intégrante du territoire malien». «Bien d'autres régions dans plusieurs pays africains ont des spécificités ethniques, culturelles et linguistiques et font partie intégrante de ces pays», a rappelé M. Lamamra, soulignant la nécessité d'«un équilibre entre l'unité nationale et la diversité culturelle, linguistique et religieuse». «L'Algérie n'a eu de cesse de souligner que toute intervention unilatérale au Mali devrait se faire sur la base d'un mandat des Nations unies», a-t-il ajouté. Concernant le terrorisme dans la région, le chef de la diplomatie algérienne a soutenu que ce phénomène «doit être traité de la manière qui s'impose, soit avec la violence légitime», estimant qu'«en défendant son territoire national, l'Algérie apporte son concours à la stabilité des pays voisins». «La solution c'est de veiller à ce que le terrorisme ne constitue plus une menace que ce soit pour l'Algérie ou pour les pays de la région», a-t-il dit. A propos de l'intervention militaire française en Centrafrique, M. Lamamra a considéré que cette intervention était «acceptable tant en Afrique que dans le monde» car «les unités françaises ont été mandatées par l'ONU à la demande de l'UA pour venir en renfort aux forces africaines déployées sur place». S'agissant des relations de l'Algérie avec la Libye, M. Lamamra les a qualifiées de «bonnes», marquées par une «coopération fructueuse» entre les deux pays. Il a annoncé la tenue, en décembre, de la grande commission de coopération algéro-libyenne. L'Algérie «soutient le gouvernement libyen en partant du principe qu'il a été choisi par le peuple libyen frère», a affirmé le ministre, soulignant que l'exécutif libyen «traite avec l'Algérie sur la base des accords liant les deux pays». Il a souhaité que «ce pays puisse surmonter les crises et la situation difficile qu'il traverse». A une question sur l'Union du Maghreb arabe (UMA), M. Lamamra a émis le vœu que la célébration prochaine de l'anniversaire de la création de l'UMA «sera mise à profit pour procéder ensemble à une évaluation de l'état de nos relations et se parler en toute franchise sur ce que nous entreprenons en faveur des générations montantes». «Une forte volonté anime l'Algérie dans ce sens», a-t-il assuré.