Dans une conférence de presse organisée, hier, au siège du Mouvement démocratique et social (MDS) à Alger en début de matinée, Hamid Ferhi, coordinateur national du MDS, et Yacine Teguia, secrétaire général, ont rendu publiques les résolutions des travaux de la 4e session du conseil national. Le MDS se préoccupe, à la veille de l'échéance électorale de 2014, de trouver les voies et moyens de réaliser les tâches de la transition qui doivent mener à la IIe République en Algérie. Hamid Ferhi a, dans allocution, fait le bilan des trois mandats de Bouteflika dans un contexte socioéconomique où, dit-il, l'Algérie doit relever les défis de la politique antilibérale menée en Algérie, et reprendre sa place dans le concert mondial, tendre vers un Etat de droit et finaliser les tâches démocratiques, une phase dite de transition qui lui permettra de faire un bond qualitatif vers la seconde République. Dans une déclaration remise en marge de la conférence aux journalistes, il est précisé qu'«en 15 ans, Bouteflika aura échoué à accomplir les tâches de la transition historique. Il aura opposé la paix à la justice, la souveraineté à l'Etat de droit, la République à la démocratie, la croissance au développement». «C'est un échec sur toute la ligne qui aura vu l'explosion de la corruption, le maintien de l'Algérie sous la menace de l'ingérence étrangère, le règne de l'arbitraire, l'affaiblissement des institutions, le développement des inégalités et une dérive néo-libérale», souligne-t-on. Les échéances de la présidentielle seront, pour le MDS, une opportunité de mener campagne autour de sa politique et son programme progressiste et social. Yacine Teguia a précisé que la conjoncture actuelle baigne dans un climat antidémocratique, «le pouvoir aura démontré son incapacité à produire de nouvelles élites et à affermir les institutions, souligné son inaptitude à refonder la classe politique sur une base démocratique et à organiser des élections crédibles». Pour renouer avec le terrain et le travail de proximité au sein des masses, le MDS appelle les forces vives de la nation à un front, «un instrument qui œuvrera à concrétiser la volonté politique de l'immense majorité et à formuler les mots d'ordre qui aideront la société à préserver ses chances d'offrir au pays, la perspective d'un Etat démocratique et de droit». Si les puissances ont imposé dans un contexte mondial des réformes socioéconomiques à l'Algérie en 2008, qui ont remis en cause un certain nombre «d'acquis sociaux», il n'en demeure pas moins que l'heure est au travail pour regagner la confiance des masses et œuvrer à parachever le processus entamé au lendemain de la décennie noire pour une société démocratique et qui garantisse les droits socioéconomiques pour tous. Le front doit être un lieu d'adaptation des forces radicales qui, à l'occasion des présidentielles que le pouvoir voudrait tenir coûte que coûte, doivent finir leur apprentissage et leur préparation aux nouvelles exigences», explique-t-on. Quant à Abdelmoumen Khalifa qui a fait opposition contre son jugement par contumace à l'issue duquel il a été condamné, en mars 2007 à la perpétuité, Yacine Teguia a expliqué que le pouvoir doit poursuivre ses efforts dans l'aboutissement de ce dossier. Le MDS tiendra une conférence nationale durant le mois de février 2014 qui visera à déterminer les moyens de garantir la refondation démocratique de la classe politique et la tenue d'élections transparentes.