La crise du MDS a-t-elle atteint une étape irréversible ? L'aile Ali Hocine a décidé de s'attribuer, désormais, le vocable de courant au sein du Mouvement démocratique et social (MDS) et s'attelle à l'organisation de ses assises, ce jeudi, au siège du parti à Alger, dans la perspective de la préparation du congrès « unitaire, démocratique et souverain », dont la date a été arrêtée pour les 22 et 23 février prochain. Lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège du MDS, Ali Hocine, en présence de Ferhi et Teguia, a préféré recourir à l'usage du terme courant, ce qui laisse entendre que deux tendances — ou plus — se disputent la direction du parti. En tout cas, le sort du MDS reste suspendu à ce congrès qui devrait élire une nouvelle direction et mettre fin à la situation d'intérim. « Nous voulons dépasser cette crise d'une manière démocratique. Nous partageons la même ligne stratégique », dira Ali Hocine, qui se dit optimiste, tout en reconnaissant l'existence de divergences avec Méliani dans l'appréciation de la situation politique du pays depuis, notamment, 2004. Exemples : Ali Hocine et ses acolytes estiment que l'islamisme dans la période actuelle ne constitue plus un danger pour la République. Le même groupe considère qu'il est temps de se réapproprier les urnes pour accompagner les besoins qu'exprime la société pour l'évolution et la démocratie. ` « On va aux élections pour un changement radical », a expliqué Ali Hocine, pour justifier son option. Une approche tout à fait contredite par l'équipe Méliani, qui tente de maintenir le MDS dans ses positions fermes, voire radicales. Pour les assises du 18 janvier, le conférencier prévoit la participation d'une centaine de militants qui représentent la « majorité » des fédérations au niveau national. Cette rencontre, explique l'ex-SG par intérim, va permettre aux militants du parti d'exprimer leurs différentes opinions. Ali Hocine semble complètement persuadé que son courant est majoritaire. « La représentation organique doit refléter le rapport de force réel au sein du MDS », lancera-t-il. Revenant sur le refus des autorités d'autoriser le congrès du MDS, l'orateur indique qu'« il y a une volonté politique pour contrarier le parti dans son redéploiement à la veille des échéances de 2007 », ajoutant, sur un ton de défi, que le congrès de février se tiendra avec ou sans autorisation, à condition qu'il soit un congrès démocratique. Ali Hocine précise que le congrès peut se référer aux documents arrêtés d'un commun accord lors du conseil national du 30 et 31 mars 2006), comme il pourrait y avoir deux documents parallèles à débattre. Le même conseil national, rappelons-le, a fixé le nombre de congressistes qui est de 249, un chiffre désigné d'une manière consensuelle par les deux parties. Le courant du MDS appelle la partie adverse à s'engager pour le respect des résultats qui déboucheront du congrès « unitaire ». Un congrès qui tarde à voir le jour.