Le divorce est, semble-t-il, consommé au MDS entre l'aile de Ali Hocine et celle de Ahmed Méliani, puisque deux congrès parallèles se profilent à l'horizon. En effet, Ali Hocine, épaulé par Yacine Téguia et Hamid Ferhi, prévoit l'organisation du congrès du MDS le 21 septembre en cours, alors que des congrès régionaux se tiendront le 15 du même mois. De leur côté, Ahmed Méliani et le groupe des six maintiennent la date du 21 décembre. La conférence de presse animée, hier, par les deux ailes réfractaires au siège du MDS, à Alger, a révélé l'extrémité de l'impasse dans laquelle le parti s'est cloîtré. Pour Ali Hocine, la crise, que couve le MDS depuis deux ans, s'est aggravée le 21 avril 2006 quand un groupe de six membres du bureau national, à leur tête Méliani, a décidé de reporter la date du congrès « sans apporter d'explications sur les raisons à l'origine de cette décision ». Le même groupe a remplacé le secrétaire général par intérim, Ali Hocine, par un autre intérimaire, Ahmed Méliani. Depuis cette date, explique Ali Hocine, pas moins de 60 membres du conseil national, dont des figures chevronnées, ont lancé une pétition contre Méliani et ses acolytes. Ali Hocine estime que son rival vise à « neutraliser » le MDS jusqu'à la fin des échéances électorales et politiques actuelles. Le groupe de Ali Hocine accuse, également, le clan de Méliani de prendre des décisions et de mener des actions « en porte-à-faux » avec l'esprit et les textes du MDS. Ali Hocine ajoute que l'aile de Méliani veut réduire le MDS à une force d'appoint du pouvoir, en le vidant de sa capacité d'analyse et d'action. « Nous voulons aller à un congrès démocratique et unitaire dans lequel le dernier mot reviendra aux congressistes », concluera Ali Hocine, mettant au défi le groupe des six de rendre publique la liste des membres du conseil national qui étaient présents le 31 août 2006, et d'exposer la liste précise des fédérations mobilisables pour le congrès. Prenant la parole, Méliani déplore le fait que Ali Hocine et ses camarades ont déserté le conseil national pour lequel ils ont été convoqués à plusieurs reprises. « Ils ont tenu des réunions dans un hôtel et créé un secrétariat exécutif et des sections fédérales. C'est anti-statutaire », lance Méliani avec un ton accusateur. Concernant les membres du conseil national qui s'inscrivent à son encontre, Méliani estime que cette liste est composée de personnes « repêchées » et même « démissionnaires ». L'aile Méliani révèle que depuis 1999, seuls 80 membres assistent aux réunions du conseil national, sur un total de 150 membres. « S'ils s'estiment majoritaires, qu'ils viennent régler les problèmes internes au conseil national ou au bureau national », souligne-t-il. Pour le moment, deux listes portant des membres du conseil national ainsi que deux cachets du MDS circulent. A moins d'un compromis de dernière minute, deux congrès vont devoir départager les 249 congressistes du MDS désignés d'une manière consensuelle par les deux parties.