Un ensemble de conventions et de programmes de coopération ont été retenus au terme de la réunion de la grande commission mixte algéro-libyenne coprésidée par les Premiers ministres des deux pays, Abdelmalek Sellal et Ali Zeidane. Cette visite du Premier ministre algérien en Libye intervient dans une conjoncture difficile touchant plusieurs domaines dans ce pays qui vit toujours une situation chaotique après plus de deux années de la chute de Maamar El-Gueddafi. Intervenant avant-hier dans une conférence de presse, le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a indiqué que la Libye est un pays «qui veut maîtriser sa sécurité et celle de ses frontières mais qui n'a pas les moyens de le faire». L'Algérie s'engage à porter aide et assistance aux autorités libyennes dans le domaine sécuritaire et socioéconomique. Des sujets phares qui ressortent de la réunion de la commission mixte et surtout de la visite de Sellal, porteur du message d'Alger et accueilli chaleureusement à Tripoli même si cette dernière ne vit pas une sécurité certaine. A noter dans ce sillage que la visite d'hier est la deuxième du genre pour l'année 2013 après celle de janvier dernier à Ghadamès où Abdelmalek Sellal avait rencontré ses homologues libyen et tunisien. Il s'agit, donc, d'examiner les moyens de coordonner les efforts entre les deux pays pour maîtriser la situation sécuritaire et garantir la stabilité, condition inévitable pour le développement du pays en crise et celui de la région du nord de l'Afrique. Il s'agit, également, de couronner une série de rencontres entre les responsables et les délégations des deux pays dont celle du Premier ministre libyen en Algérie les 10 et 11 décembre 2012 où il a été question d'appeler à la réunion du groupe de travail commun chargé de la promotion des échanges commerciaux et de mettre en œuvre des approches et des plans en vue d'accélérer la réalisation d'études indispensables au développement de la région frontalière (Ghadamès-Debdeb). Hier encore, Alger a réitéré son engagement de «ne permettre à personne d'utiliser son territoire pour porter atteinte à la Libye ou menacer sa sécurité et sa stabilité». Un engagement observé également chez la partie libyenne d'où la détermination des autorités algériennes à assister et booster cette «bonne volonté». D'ailleurs, lors de son déplacement hier en Libye, M. Sellal a été accompagné des ministres de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, et de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi. Il s'est entretenu avec le Premier ministre libyen, Ali Zeidane, avant de se rendre à l'Assemblée locale de Tripoli, avec le président du Congrès général national libyen, M. Nouri Bousahmein. L'entretien s'est déroulé au siège du Parlement. A noter, par ailleurs, que la 14e session de la grande commission mixte algéro-libyenne qui s'est tenue dimanche à Tripoli, a été précédée d'une réunion préparatoire au niveau des experts et de la 7e session du comité de suivi présidées par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Madjid Bouguerra, du côté algérien et le secrétaire du ministère des Affaires étrangères, et de la Coopération internationale, Abderrazak El Goureidi, du côté libyen. Les travaux de la grande commission mixte étaient axés sur l'évaluation des relations de coopération bilatérale dans les différents domaines afin de cerner les obstacles qui entravent son développement outre les moyens susceptibles de promouvoir la coopération bilatérale et de définir de nouvelles approches pour les axes de la coopération stratégique future. Lors de cette session, plusieurs accords et programmes exécutifs dans les secteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, de la jeunesse et des sports, de l'éducation nationale, des affaires religieuses et du waqf et des douanes auraient été signés. Auparavant le comité de suivi de la grande commission mixte algéro-libyenne avait planché samedi, à travers des experts des deux pays, sur les préparatifs de cette réunion de la grande commission mixte, au niveau de trois groupes de travail dans les domaines de l'économie, des services et de la sécurité. La réunion a été couronnée par une série de conventions qui devraient permettre de relancer la coopération bilatérale, notamment dans les domaines socioéconomique, de l'investissement, de l'énergie et des mines, de l'enseignement supérieur et de recherche scientifique et de la jeunesse et des sports. Outre la coopération dans ces domaines, une «concertation politique» existe entre les deux pays concernant les questions inhérentes à la sécurité des deux pays et de la région du Sahel en général».