Les forces spéciales américaines aidées par des éléments de la Sûreté libyenne ont capturé l'émir de la mouvance islamiste Ansar Al-Charia, Seifallah Ben Hacine, alias Abou Ayadh. L'opération militaire menée à l'aube dans la ville de Misrata (Libye) a permis également d'appréhender cinq autres djihadistes. Abou Ayadh et ses cinq compagnons ont été conduits vers un endroit inconnu. Abou Ayadh est activement recherché pour plusieurs affaires, notamment pour son implication dans les violences de l'ambassade des Etats-Unis en Tunisie le 14 septembre. Les forces de sécurité tunisiennes ont réussi à localiser Abou Ayadh au niveau de la mosquée Al-Fath mais en dernière minute, il a réussi à prendre la fuite. Selon l'opposition tunisienne, l'émir d'Ansar Al-Charia a été bel et bien encerclé avant qu'un ordre de «laisser filer» ne soit donné aux forces de sécurité tunisiennes. Cette opération antiterroriste est la seconde du genre menée par les forces américaines en Libye après la première qui a permis à la capture d'Abou Ines Al-Liby à Tripoli, au mois d'octobre dernier. Abou Anas Al-Liby, recherché depuis quinze ans pour son rôle dans les attentats de 1998 contre des ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, a été capturé également en Libye. Après sa capture, Abou Anas a été conduit vers une destination inconnue avant qu'il ne soit ramené vers les Etats-Unis d'Amérique où il devrait être jugé. Comme fut le cas des Frères musulmans en Egypte, le gouvernement tunisien a qualifié Ansar Al-Charia de groupe «terroriste», assurant que l'organisation est liée à Al-Qaïda. Il l'accuse d'être derrière l'assassinat des deux opposants, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Après les informations faisant état de l'arrestation d'Abou Ayadh, un site web proche d'Ansar Al-Charia a démenti l'information. De son côté, le ministère de l'Intérieur tunisien n'a pas souhaité confirmer ou infirmer ces informations. L'heure est encore à la prudence. Aucune source officielle n'a pour le moment confirmé l'arrestation d'Abou Ayadh. C'est d'abord la radio privée Mosaïque FM, citant des sources sécuritaires et diplomatiques, qui a annoncé la capture d'Abou Ayadh, elle a été suivie par Express FM, avant d'être confirmée, dans une dépêche en arabe, par l'agence de presse officielle TAP.