Les chouyoukh des différentes écoles coraniques existant dans la commune de Timiaouine, à l'extrême sud-ouest du pays, plus précisément dans la wilaya d'Adrar ont, dans ce reportage mis l'accent sur la nécessaire réhabilitation et de restauration des cinq écoles coraniques existantes dans cette région. En effet, les chouyoukh préciseront que ces institutions renferment des ouvrages anciens et manuscrits, témoins de civilisations mondiales en dégradations et altération. «Ils faut les sauver», préconisent-ils. Virée dans trois écoles coraniques de Timiaouine qui ont été construites avec des moyens rudimentaires, (terre, argile, toub et branches d'arbres), nous a permis de constater que ces écoles qui diffusent les bases de la langue arabe et de la religion musulmane sont exposés, actuellement à la dégradation et à la fragilité en raison du manque de moyens, comme l'absence de climatisation et d'isolation, l'absence de blocs sanitaires ainsi que l'absence d'armoires où pratiquement toutes la planchettes en bois comme ardoises et roseaux taillés comme crayons et encriers sont entreposés dans des cageots, ou encore le manque du tapis... Ajoutez à cela la dégradation du cadre de vie des élèves fréquentant ces écoles. Nous avons entamé notre première visite à l'école coranique, de la mosquée «Al-Atik» au cœur de la ville de Timiaouine. Sur place, nous avons rencontré l'enseignant, M. Hamou Ali, diplômé de l'Institut islamique de Téléghma à Mila, entouré d'une vingtaine d'élèves en train de réciter le coran, des ardoises en bois entre les mains. Nous avons entamé notre discussion avec lui à propos de l'école et de la situation de l'enseignement coranique. Il dira à ce propos que cette dernière reçoit 100 élèves à tous âges confondus. «Nous enseignons aux élèves le Coran et la culture islamique, la culture profane, les bases du Coran et de la prière», a-t-il précisé, avant d'ajouter : «Les élèves reçoivent leurs cours et utilisent des ardoises en bois ou «Lawha», et ils récitent le Coran à haute voix». Il indiquera encore que l'école reçoit environ 120 élèves, «et ce taux augmente surtout durant les vacances hivernales et automnales.» A la question de savoir si les conditions d'apprentissages sont bonnes, notre interlocuteur déplorera, à ce propos, le fait que l'école nécessite une réhabilitation urgente. «Vous voyez les murs en argile sont exposés aux différentes formes de fissures, et les élèves sont assis à même le sable, il n'y a pas des tapis pour cela», a-t-il ajouté. Il a également mis en exergue la nécessité de la réhabilitation de la mosquée El-Atik et la relance du projet de construction d'une grande mosquée dont le taux des travaux est estimé à 5%. «Ce projet est arrêté et nécessite des aides pour sa relance», nous dira-t-il. Nous laissons les élèves de l'école coranique El-Atik, et nous poursuivons notre virée à l'école Imam Malek. Sur place, nous avons rencontré le cheikh de l'école, Okbaoui Mohamed Ben Baba qui nous dira que la situation de l'école nécessité une intervention urgente, «car ces travaux de réhabilitation améliorent la qualité de l'éducation islamique des élèves.» Evoquant les méthodes d'enseignement, M. Ben Baba a tenu à expliquer que l'école reçoit des élèves de tous âges (de 3 ans à 35 ans...). Tous ces élèves sont initiés à la culture islamique. «Notre objectif à travers ces méthodes d'enseignement est d'inculquer à ces élèves une vraie base islamique que leurs grand- parents ont eux aussi reçu, car dans notre société l'enfant est obligé d'étudier le Coran et de suivre le chemin de ces ancêtres», et d'ajouter : «C'est important d'inculquer la culture islamique à ces jeunes et nous faisons confiance à ces derniers pour qu'ils transmettent ces bases à travers des méthodes islamiques correctes et efficaces». Pour ce qui est du fonds documentaire existant à l'école, notre interlocuteur a précisé qu'il est représenté par des documents anciens mettant en exergue les différents travaux d'anciens savant et oulémas. «Ces travaux traitent des sciences de la nature, de l'homme, de la médecine, d'histoire, d'astronomie,....», a-t-il relevé en ajoutant : «Nous avons à l'école des manuscrits très anciens». Ouvrages anciens et manuscrits en altération Nous rentrons l'école coranique se trouvant au Haï 5-Juillet, où nous avons trouvé d'anciens manuscrits et ouvrages, une riche documentation entreposée dans petits cases en métal, dans un état de dégradation avancée. A la question de savoir si cette documentation est en péril, M. Koumari Intala Ben Abdallah Ben Boubakeur El-Ansari, juge du Fatwa et enseignant à l'école a relevé l'importance de la préservation du patrimoine et la restauration des manuscrits anciens. «Comme vous voyez, nous n'avons pas d'armoires pour mettre cette documentation. Le plus ancien remonte à plus de 350 ans, on trouve aussi, un manuscrit sur les cinq bases de l'islam du cheikh Abdallah, datant d'il y a 120 ans, ces manuscrits sont exposés aux mauvaises conditions climatiques comme l'humidité, le grain de sable...», fera encore remarquer M. Ben Boubakeur.