Le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes au ministère du Commerce, Abdelhamid Boukahnoune, a indiqué hier qu'après l'enquête menée par ses services, il a été constaté que la poudre destinée à la production du lait en sachet, subventionnée par l'Etat, est détournée à des fins de production de dérivés de lait, tels les yaourts et les fromages. La quantité de poudre pour la production d'un sachet de lait qui doit être 103 g est loin des normes. «Il n'y a pas une pénurie mais juste une perturbation dans la distribution. La poudre de lait existe et en quantité suffisante et le prix de lait en sachet restera toujours à 25 DA», a expliqué Abdelhamid Boukahnoune. «L'augmentation du prix du lait et des produits laitiers non subventionnés est due à l'augmentation des prix de la matière première sur la bourse internationale, qui a enregistré une augmentation du prix de la matière première. Il y a eu une augmentation de 47% en décembre 2013 par rapport à décembre 2012 et de 43% en novembre par rapport à novembre 2012», a ajouté le même responsable. Pour sa part, le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, Abdelaziz Aït Abderrahmane, il dira que cette perturbation du fait de l'impact de cette augmentation sur le prix du lait en boîte, a poussé les consommateurs habitués à acheter ce produit à se tourner vers le lait en sachet de 25 DA/litre. Les Algériens sont de gros consommateurs de lait. De 2005 à 2013, la consommation moyenne de lait en Algérie a doublé, passant de 100 à 200 litres par habitant. L'Etat, pour satisfaire cette demande, recourt à l'importation. Ainsi, la facture de lait qui était de 24,5 milliards de dinars en 2011, est passée à 26 milliards en 2012 et a atteint 30 milliards de dinars en 2013», affirme le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère. Selon l'Office national interprofessionnel du lait (Onil), «il n'y a eu aucune restriction des quantités de la poudre destinées aux transformateurs aussi bien publics que privés». De plus, les quantités de lait pasteurisé conditionné en sachet (LPC) produites par le groupe laitier public Giplait sont restées également inchangées, soit plus de 2,5 millions de litres par jour. Notons que dans une conférence animée mercredi dernier à Alger par l'UGCAA, le représentant des distributeurs de lait de la wilaya d'Alger, Farid Oulmi, a estimé que la pénurie de lait constatée au niveau de la capitale est due principalement à la baisse de la production au niveau de la laiterie de Birkhadem, suite à un conflit syndical avec la direction. Selon lui, la capacité théorique de l'usine est entre 400 000 et 450 000 litres/jour. Une production est assurée par trois brigades qui travaillent 24 sur 24h. «Malheureusement on ne voit pas cette quantité sur le terrain» , regrette M. Oulmi. En conclusion, il faut dire que le problème ne concerne pas la poudre de lait qui reste disponible, mais la production qui doit être revue à la hausse.