Les professionnels de la filière lait affirment que « la perturbation du marché du lait en sachet n'est pas due au manque de matière première ». Ils avancent d'autres raisons liées essentiellement à la hausse des prix de la poudre de lait sur le marché international, qui dure depuis le premier trimestre 2013. Dans une déclaration à l'APS, Mahmoud Benchekour, président du Conseil interprofessionnel de la filière lait (CIL), estime que les transformateurs continuent à recevoir leurs quotas habituels de poudre destinés uniquement à la fabrication du lait conditionné en sachet. L'Office national interprofessionnel du lait (Onil) soutient, pour sa part, qu'il n'y avait aucune restriction des quantités de poudre destinées aux transformateurs aussi bien publics que privés. Les quantités de lait pasteurisé conditionné en sachet (LPC) produites par le groupe public Giplait sont restées également inchangées, soit plus de 2,5 millions de litres par jour, assure le PDG Mouloud Harim. En plus, les laiteries appartenant à ce groupe mettent quotidiennement sur le marché entre 350.000 et 400.000 litres/jour de différents types de lait dont les prix ne sont pas subventionnés par l'Etat, ajoute le même responsable. Affectés, ces dernières semaines, par le renchérissement des prix de la poudre, certains producteurs se sont tournés vers la collecte du lait cru local pour fabriquer du yaourt et des fromages. Par ailleurs, une partie des citoyens habitués à consommer du lait et certains produits laitiers dont les prix ont sensiblement augmenté, depuis le 1er janvier, achètent actuellement du lait en sachet (25 DA/litre), ce qui a pesé sur l'offre. Mahmoud Benchekour évoque, en outre, l'utilisation de la poudre subventionnée, destinée uniquement à la production du LPC, dans la fabrication d'autres produits (yaourt, fromages,...), ce qui pourrait créer un déséquilibre entre l'offre et la demande. Le manque de professionnalisme des différents intervenants de la filière lait, le gaspillage et le comportement du consommateur comptent aussi parmi les facteurs pouvant être à l'origine de ces pénuries conjoncturelles. De son côté, le représentant des distributeurs à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Farid Aoulmi, impute cette perturbation au niveau de la capitale au fait que la filiale du groupe Giplait de Birkhadem ait diminué de 5 à 20% les quantités distribuées à Alger au profit d'autres wilayas comme Tipasa et Blida.