Le vent de la contestation souffle sur les lycées. Les trois principaux syndicats menacent de recourir de nouveau à la grève. Le ministre de l'Education nationale, Abdelatif Baba Ahmed, avait annoncé, hier à Alger, qu'il rencontrerait les représentants des syndicats qui ont brandi la menace d'une nouvelle grève dans le secteur, tout en rappelant que les «portes» de son département «demeurent ouvertes»» au dialogue avec les représentants des enseignants et autres personnels du secteur. D'autre part, l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) entamera une grève d'une semaine renouvelable. Le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest) a décidé d'un mouvement de deux jours le 26, 27 janvier, alors que le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) s'est réuni hier pour décider d'une action. Position somme toute attendue et prévisible, vu que Meziane Meriane n'a pas caché sa colère et sa déception à l'issue de la dernière rencontre-bilan de la revendication sociale tenue le 29 décembre 2013 avec la tutelle. Le coordinateur national avait menacé d'une riposte à la hauteur du mépris affiché par la tutelle aux doléances des enseignants. L'actualisation des primes du Sud est l'un des dossiers inextricables pour lequel se bat le syndicat depuis de longues années. Un combat auquel il ne compte point renoncer tout comme celui de l'amendement des lacunes du nouveau statut particulier des personnels spécifiques du secteur. Le département de Baba Ahmed est accusé de s'être rétracté après les engagements pris dans les différents PV, notamment le dernier en date du 21 octobre 2013. Les enseignants sont donc appelés à peser de tout leur poids pour faire aboutir les dix revendications en suspens. Il s'agit, entre autres, du maintien des postes d'enseignants principaux et formateurs comme des postes de promotion et ne pas les transformer en poste de recrutement, de transformer les postes d'enseignants coordinateurs en postes de promotion dans les nouveaux grades, de la tenue d'une rencontre tripartite tutelle-Fonction publique et Cnapest pour débattre des solutions au dossier des corps en voie de disparition, intégration des enseignants-ingénieurs, diplômés des ENS, des suppléants dans les trois cycles, le dossier de la retraite, la médecine du travail, l'indemnité du Sud, l'installation de la commission chargée de faire l'inventaire des biens des œuvres sociales du secteur et la révision des critères d'affectation des logements du Sud. «Des syndicalistes hors-la-loi» C'est à l'établissement Aïssat-Idir de la place du 1er-Mai, que Abdelkrim Boudjenah, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) a animé une conférence de presse dans laquelle il a informé qu'il se démarque de la grève organisée par le Snapest. «J'attend une faible participation, malgré qu'il y a trois syndicats qui ont appelé à cette grève», a t-il déclaré. Sur un autre plan, l'orateur a souligné que «notre syndicat, qui a convoqué son bureau national, a réitéré son engagement vis-à-vis de quelques noms conformément à la loi 90/14». «Malheureusement, le ministère travaille encore avec ces personnes qui sont poursuivies par la justice», a t-il indiqué. «Ben Medouar Nadjib, Aït Hamouda Abdelhakim, Chebouti, Benoui, Dridi Rachid sont des personnes poursuivies par un décret judiciaire, et qui activent au noir au nom du syndicat. Qu'ils assument leurs responsabilités», a indiqué Boudjenah. Et d'ajouter : «Je ne sais pas pourquoi la tutelle reçoit et consulte ses gens-là, étrangers au travail syndical. Aujourd'hui, même si nous ne participons pas à ce mouvement de grève, cela ne veut pas dire que nous acceptons cette situation. Nous pouvons à tout moment lancer un appel à une grève ou des journées de contestation», explique Boudjenah. Il dénonce certains comportements de ses collègues d'autres syndicats : «Les mouvements de grève se multiplient sans résultat, alors que les décideurs du mouvement de grève ont bénéficié de détachements et d'autres bonus.» Selon lui, certains syndicalistes profitent du dernier mouvement pour s'octroyer des dividendes (les détachements et augmentation des grades, dira le secrétaire général du SNTE qui ajoute que la justice l'a confirmé encore une fois dans son poste de responsable du SNTE. Boudjenah revient sur certains problèmes que rencontrent ses adhérents au niveau des directions de l'éducation de plusieurs wilayas du pays.