Le ministre décide-t-il de tourner le dos à la grave crise qui secoue l'éducation nationale ? Il y a lieu de le dire après la déclaration du chef du cabinet du ministère de l'Education nationale, Abdelhamid Hedouas, hier. Ce responsable a déclaré clairement, au deuxième jour de grève, que «la révision du statut particulier du personnel du secteur n'est pas à l'ordre du jour actuellement», rappelant que les voies du dialogue avec les partenaires sociaux restaient toujours ouvertes. «Nous sommes en train d'appliquer le nouveau statut du personnel de l'éducation et il n'est pas question pour l'heure actuelle de le modifier. Cela dit, le ministère de l'Education demeure à l'écoute des syndicats pour une meilleur prise en charge de leur préoccupations», a précisé M. Hedouas, qui était l'invité de la rédaction de la Chaîne III de la Radio nationale. Le statut particulier du personnel de l'éducation a été élaboré en 2008 et amendé en 2010, suite à un large mouvement de grève mené par les syndicats du secteur pour remédier aux «défaillances» contenues dans le texte. «Il est inconcevable de changer des lois de la République chaque deux ans», a souligné M. Hedouas, rappelant que la décision du ministère de l'Education concernant ce point était d'«appliquer ce statut, pour ensuite l'évaluer et identifier les incohérences». Il a ajoute, à ce sujet, qu'après son évaluation, le dossier sera «soumis au gouvernement pour faire l'objet de modification». Un mouvement de grève de deux jours reconductible a été déclenché dimanche par deux syndicats autonomes, à savoir l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) et le Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Snapest) pour exiger notamment la révision du statut particulier. Ces syndicats ont également accusé la tutelle de n'avoir pas fixé un calendrier pour la concrétisation des autres revendications socio-professionnelles. Ces revendications, selon M. Hedouas, «ont été prises en charge», notamment celles relevant de la compétence du ministère de l'Education. Il a rappelé, à l'occasion, qu'un programme de réalisation de logements dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux était en cours, alors que le ministère a demandé aux responsables des 14 wilayas du Sud de réserver des quotas de logements aux enseignants, parmi les différentes formules existantes. L'autre revendication soulevée par les partenaires sociaux est relative à la création d'unités de santé, une revendication pour laquelle le ministre de l'Education avait assuré que son département devra réceptionner des locaux devant abriter ces unités en coordination avec les walis, d'une part, et le ministère de la Santé, de l'autre, a également rappelé M. Hedouas. Concernant la revendication relative à la prise en considération de l'ancienneté antérieure pour accéder à un grade supérieur, il a assuré que son application qui «obéit à la loi en vigueur» sera effective au plus tard le mois d'avril prochain. Par ailleurs, et pour ce deuxième jours de grève, le Snapest a rendu public un communiqué où il affirme que le taux de suivi pour les enseignants du secondaire a atteint 65,72 %. A la même occasion, le personnel du syndicat n'a pas caché sa déception par rapport aux taux annoncés par la tutelle. Le même communiqué ajoute que «leurs revendications ont mis le ministère devant une impasse. Le ministre lui-même a reconnu à maintes reprises que le statut particulier des employés de l'éducation accuse beaucoup de failles. Les revendications, dont celles des enseignants du Sud et des Haut-Plateaux dépassent les prérogatives du ministère». Par ailleurs, les employés de l'éducations tiennent «à rassurer les élèves que les programmes seront terminés à temps et ils auront les moyens de rattraper les cours ratés».