Le siège du ministère de l'Education La principale revendication des syndicats est la modification du texte de loi relatif à la révision du statut particulier avant son application. Un véritable bras de fer est désormais engagé entre les syndicats de l'éducation et la tutelle. Le mouvement de grève de deux jours reconductible qui a été déclenché dimanche dernier par deux syndicats autonomes, à savoir, l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef) et le Syndicat national autonome des professeurs du secondaire et de technique (Snapest), a fait sortir l'entourage du ministère de l'Education de son mutisme. Le ministère de l'Education a affirmé qu'il n'y aura pas de modification dans le statut particulier. «Ce n'est pas le moment de le modifier. C'est inconcevable dans un Etat qui se respecte de réviser une loi de la République tous les deux ans», a déclaré hier sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne III, Abdelmadjid Hedouas, chef du cabinet au ministère de l'Education nationale. Après l'amendement de ce statut par le gouvernement en 2008, M.Hedouas a rappelé que «les syndicats ont demandé la modification de ce dernier, chose qui a été adoptée en 2012. On l'a modifié et nous sommes en train de le finaliser et de l'appliquer». Pour ceux qui doutent quant à la concrétisation de ce statut comme promis par le ministre de l'Education, l'invité de la Chaîne III, a défié quiconque de dire le contraire. «Le ministre a décidé d'appliquer l'actuel statut tel qu'il est», a-t-il poursuivi. Selon M.Hedouas, il est impératif d'appliquer le statut actuel pour ensuite l'évaluer et essayer d'identifier ses bavures. «Une fois que le dossier est finalisé il sera soumis au gouvernement pour apporter quelques modifications», a-t-il expliqué. C'est pourquoi, ajoute-t-il, qu'il n'est pas à l'ordre du jour «de modifier un texte qui n'a même pas été appliqué totalement». Concernant le classement de la catégorie 13 à la catégorie 14, l'invité de la Radio nationale l'a qualifié d'un «détail qui a été pris en considération». La revendication qui consiste à prendre en considération l'ancienneté antérieure pour accéder à un grade supérieur, M.Hedouas a affirmé que celle-ci «a été acquise fin décembre dernier».L'autre revendication socioprofessionnelle qui a été prise en charge par la tutelle selon M.Hedouas, est la question des logements de fonction. «Un programme de 6000 logements de fonction destinés aux enseignants dans les wilayas du Sud est en cours de réalisation», a-t-il fait savoir, tout en ajoutant que «le ministre a demandé à plus de 14 walis des wilayas du Sud et Hauts-Plateaux de réserver dans le cadre du programme de logement social des quotas qui seront attribués aux enseignants». Afin de satisfaire toutes les revendications des syndicats, M.Hedouas a déclaré que «le ministère de l'Education est en négociation avec les secteurs concernés, notamment celui de la Fonction publique, le ministère des Finances et celui de la Santé pour essayer de résoudre toutes les doléances». Du côté des syndicats, le coordinateur national du Snapest, Meziane Meriane, contacté hier par téléphone, a déclaré que «le texte contient des bavures que même l'entourage du ministère reconnaît. Alors pourquoi ne pas le corriger avant qu'il soit appliqué». «On demande juste quand est-ce que ces bavures seront corrigées.» Concernant la déclaration de M.Hedouas concernant la prise en charge de la prime de zone par le gouvernement, M.Meriane s'est interrogé sur le fait que le Premier ministre ne s'est pas encore prononcé sur le sujet. «Si la prime de zone a été prise en charge par le gouvernement, qu'il nous le dise. Pourquoi ce flou», s'est-il demandé. Concernant la poursuite ou non de leur mouvement de grève, M.Meriane a annoncé que «jeudi et vendredi prochains il y aura une réunion avec le conseil national pour prendre la décision de poursuite ou non de notre action». Pour ce qui est du taux de suivi de la grève d'avant-hier qui a été minimisée par le ministère de l'Education, le Snapest a indiqué que «ce dernier n'est autre que pour induire en erreur l'opinion publique». Pour ce qui est du taux de suivi de la grève d'hier, le communiqué du Snapest a enregistré au niveau des lycées d'Alger un taux de 65.72%. Le pourcentage le plus élevé a été recensé dans la wilaya de Tipasa avec un taux de 86%, ensuite vient Oran avec 80%. Même réaction de la part de l'Unpef vis-à-vis du taux de suivi de grève avancé par la tutelle qui est seulement de 11%. «C'est la politique de la fuite en avant face au vrai problème que connaît le secteur», indique le communiqué. Pour ce syndicat, la seule alternative face à cette situation «est l'intervention du Premier ministre pour trouver des solutions dans les plus brefs délais. Car chaque retard accusé dans le programme scolaire sera difficile à rattraper», tout en faisant savoir que le taux de suivi de la grève d'hier à travers le territoire national se situe «entre 40% et 90%».