Les autorités égyptiennes ont cédé au chantage des groupes islamistes en libérant le chef d'un groupe de miliciens arrêté à Alexandrie en échange de cinq diplomates égyptiens enlevés à tripoli. La mission diplomatique égyptienne a quitté le territoire libyen sur instruction de son gouvernement. En effet, dans un communiqué rendu public, le vice-ministre des Affaires étrangères égyptien a indiqué que les cinq diplomates enlevés en Libye ont été libérés. Dans le même communiqué le vice-ministre du MAE égyptien a ajouté que la libération des diplomates enlevés par un groupe armé à Tripoli (Libye) est due aux efforts déployés par son département avec ses homologues libyens. Ce n'est pas le cas pour certaines sources généralement bien informées, indiquant que la libération des cinq diplomates est intervenue à la suite d'un pacte signé entre d'une part les autorités égyptiennes et de l'autre part les représentants des ravisseurs. Ce pacte avait pour objet la libération d'un chef islamiste un certain Hadia Chaabane, alias Abou Obeïda Aliby. Ce dernier a été arrêté dans la ville d'Alexandrie par les forces de sécurité égyptiennes en raison de sa collaboration avec les groupes armés, liés aux «Fréres musulmans» en Egypte. Selon certaines sources, les forces de sécurité ont récupéré lors de l'arrestation d'Abou Obeïda des armes et des documents subversifs, démontrant ses relations avec les Frères musulmans. Il a été également reproché au chef islamiste d'être rentré illicitement en Egypte. L'arrestation d'Abou Obeïda n'a pas été digérée par les groupes islamistes en Libye qui ont décidé d'enlever les diplomates égyptiens réclamant sa libération en contrepartie des cinq otages. Par le biais d'une communication téléphonique, un représentant des ravisseurs a, selon une station de télévision arabe, la libération des diplomates, indiquant qu'ils se trouvaient au niveau du siège du ministère libyen de l'Intérieur. Ce représentant des ravisseurs a confirmé également qu'un accord a été passé avec les autorités égyptiennes qui ont procédé à la libération d'Abou Abeïda avant que les cinq otages ne soient libérés. «Nous ne voulons pas de problème avec nos voisins, notamment l'Egypte. Nous voulons seulement la libération d'Abou Obeida El-Zawy», a-t-il souligné. Pour rappel, seulement quatre membres de l'ambassade d'Egypte en Libye dont un attaché culturel avaient été enlevés samedi à Tripoli, après le kidnapping d'un autre diplomate égyptien dans la capitale libyenne, vendredi soir, quelques heures après l'arrestation d'Abou Obeïda, l'islamiste et le dirigeant d'un groupe de miliciens, par les forces de sécurité égyptienne dans la ville d'Alexandrie. Abou Obeïda est accusé également d'avoir été à l'origine de l'enlèvement du Premier ministre libyen Ali Zeidan au mois d'octobre 2013. Il y a deux jours, le gouvernement égyptien a décidé de rapatrier l'ambassadeur égyptien à tripoli et l'ensemble de la mission diplomatique égyptienne en Libye.