Dans un entretien accordé à la chaîne 3 de la radio algérienne dont il était l'invité de la rédaction, Amara Latrous, président de l'Union des assurances et de réassurance (UAR) reconnaît que par rapport à l'assurance mondiale, l'Algérie ne représente pas grand-chose, selon ses propos Il fait savoir que le marché des assurances au niveau mondial représente un chiffre d'affaires de près de 5.000 milliards de dollars (65%, de ce montant représente les assurances-vie). Sur ce total, 50 milliards de dollars seulement sont dans le marché africain dans lequel l'Afrique du Sud vient en tête avec un chiffre d'affaires de 40 milliards de dollars (avec 60%, pour l'assurance-vie). Latrous fait observer qu'en Algérie, pour 2013, le marché des assurances a représenté un chiffre d'affaires de 111 milliards de DA (1,2 milliards de dollars) dont 54 % pour l'assurance automobile. Il précise qu'en matière de sinistres, sur une enveloppe de 50 milliards DA déboursés en 2013 par les compagnies d'assurances, la majeure partie (78%) de ce montant a concerné la branche automobile. Le nombre d'accidents et de morts a augmenté, fait-il remarquer soulignant que les compagnies reçoivent près de 1 million de déclarations d'accidents chaque année. M. Latrous souhaite avoir la possibilité de financer des actions pour faire de la prévention visant à réduire le nombre d'accidents mortels sur les routes. Face au grand nombre de sinistres, l'UAR a demandé aux pouvoirs publics de relever le tarif de l'assurance obligatoire qui est maintenu à un niveau, selon M. Latrous, très faible, de 1 200 DA (12 euros). Un dossier sera fourni dans ce sens. A propos des problèmes posés par les remboursements, des efforts sont accomplis sur le délai de traitement des demandes ce domaine, fait-il savoir en précisant que les compagnies s'attellent actuellement à liquider tous les dossiers litigieux, il reste seulement 100 000 dossiers en instance, a-t-il indiqué. Pour M. Latrous, aujourd'hui, l'assurance mondiale souffre des niveaux de croissance, ce qui n'est pas, dit-il, le cas chez nous, où le taux de croissance est à 12%. Il note que les assurances de personnes progressent plus vite que les assurances de dommages mais le taux de pénétration (c'est-à-dire rapport entre production des assurances et PIB) reste faible à 1%, avec 3.000 DA de dépense par habitant, le taux de pénétration de la couverture assurance M. Latrous préconise une plus grande agressivité commerciale des compagnies d'assurances. Ainsi, pour l'assurance catastrophes naturelles, le chiffre d'affaires pour ce produit (2 milliards DA) bien que le nombre de contrats CATNAT ait progressé de 520 000 à 550 000. Actuellement, fait observer M. Latrous, les compagnies d'assurances sont en train de se redéployer sur de nouveaux créneaux comme les assurances de personnes, des PME/PMI, l'assurance des équipements industriels et la couverture des risques ménages. Il estime que les compagnies d'assurances doivent communiquer davantage sur les produits notamment les assurances de personnes récemment introduites. Enfin, il rappelle qu'il y a près de vingt-trois acteurs (publics, privés, et mixtes) dans le marché national des assurances, dont 7 spécialistes en assurances de personnes. Le marché national des assurances intéresse toujours les compagnies étrangères qui estiment que la règle des 51/49 régissant l'investissement étranger n'est pas un frein à leurs activités.