Plus de 60 000 manifestants de l'opposition se sont rassemblés dimanche 2 février dans le centre de Kiev, occupé par les contestataires depuis le début de la plus grave crise de l'Ukraine indépendante. Les principaux dirigeants de l'opposition, l'ancien boxeur Vitali Klitschko et Arseni Iatseniouk, de retour de la conférence internationale de Munich, ont été acclamés à leur arrivée sur le podium. A la tribune, ils ont expliqué avoir abordé avec les chefs de la diplomatie américaine, allemande et française le rôle que l'Occident pourrait jouer pour contribuer à la sortie de crise du pays. Ils ont, par ailleurs, affirmé avoir obtenu l'assurance qu'une aide financière occidentale pouvait être accordée au pays, qui est au bord de la cessation de paiement. Ils sont prêts à le faire», a déclaré Arseni Iatseniouk. L'Ukraine, en très mauvaise posture financière, s'était privée de l'aide européenne en renonçant soudainement fin novembre à un accord d'association avec l'UE, le président Ianoukovitch recevant en échange de Moscou 15 milliards de dollars de crédits assortis d'une baisse conséquente du prix du gaz russe. Cette manifestation est la première d'une telle importance depuis dix jours. Elle intervient alors que le président Viktor Ianoukovitch, qui était en congé maladie depuis le milieu de la semaine dernière, a indiqué qu'il reprendrait ses activités normales à partir de lundi. La question de la violence des manifestations et des affrontements entre opposants et forces de l'ordre a également été au cœur des discours de l'opposition dimanche. L'opposant Iouri Loutsenko, ancien ministre de l'Intérieur du gouvernement de Ioulia Timochenko, a appelé à la création d'«unités d'autodéfense» dans le pays. «Ce sera la meilleure garantie contre un bain de sang», a-t-il affirmé.