Il existe bien une ligne rouge à ne pas franchir dans l'arbitrage. Le terrain est souvent qualifié d'école, voire même d'université pour les jeunes arbitres, mais aller s'amuser avec le sifflet et imposer son incompétence à des professionnels, ceci relève de la provocation et bien entendu du domaine de l'amateurisme. Un phénomène qui fut dénoncé et qui continue à tapisser les commentaires et les analyses des observateurs avertis du football. Regrettable tableau, que nous ont offert quelques arbitres inconscients et dans bien des cas. Pourtant leur lourde mission étant entre autres celle de respecter les valeurs olympiques. Le président de la FAF, Mohammed Raouraoua mérite à bien des égards, des applaudissements pour avoir arbitré une réunion de ces hommes en noir au Centre sportif de Sidi Moussa à Alger, et ce en présence du président de la Commission fédérale d'arbitrage (CFA), Belaïd Lacarne. Ce fut non seulement un tour de table sur les questions qui se bousculent à chaque fin de match, mais aussi et surtout d'aborder les questions de savoir comment siffler la fin du bricolage qui fausse toutes les statistiques, et brouillent les cartes des meilleurs clubs et des meilleurs joueurs, et bien entendu injectent le virus destructeur au sein de la famille des supporters. La réunion est tombée à point nommé pour que cette corporation se libère enfin de ceux qui n'ont rien compris à la mission d'arbitrage. Le premier responsable du football insensible aux appels des clubs, qui souhaitent ne plus avoir à faire à des arbitres «stagiaires» et dans bien des cas, lors de rencontres importantes, préfère à la limite avoir à faire à des arbitres étrangers, si cela venait à continuer ainsi dans l'avenir. Conscient de cet état de faits, Raouraoua a sonné la fin de la récréation, et il a mis la corporation devant ses responsabilités. «Evitez le contact avec les responsables des clubs, surtout les coups de téléphone. J'ai dit la même chose aux présidents de clubs dans cette même salle. Votre comportement sur le terrain ne doit pas porter préjudice à la rencontre, ni provoquer des débordements et de la violence», a-t-il prévenu. Un confrère a rappelé à juste titre dans son édition de lundi dernier, qu'il y a heureusement des exemples à suivre comme «le bon arbitrage de Bichari lors du match MCA-USMA, ou encore Benouza dans le match JSK-CRB, où les deux referees ont su mettre de l'ordre dans ces rencontres à haut risque et pourtant, elles se sont déroulées sans incidents», a-t-il expliqué. En effet, ce genre de situations ne sont pas monnaie courante, le contraire aurait évité, tout commentaire ou critique de la part des gestionnaires des clubs et des joueurs. Lors de ce match entre la FAF et la corporation, il y a eu un climat de justice très apprécié et qui redonne confiance aux acteurs de la balle ronde. Une confiance qui redonne vie et forme aux différentes rencontres avec bien entendu, l'observation du respect des orientations du président de la FAF, qui a été directe et sans ambiguïté. «Les arbitres ou les dirigeants fautifs seront poursuivis devant la justice», a-t-il déclaré. Et d'entendre ensuite Belaïd Lacarne appuyer l'orientation du président de la FAF. «Dorénavant, toute erreur d'arbitrage sera punie. Il n'y aura plus de concession», a-t-il indiqué. Un message qui aurait pu être lancé bien avant l'entame des compétitions. Le terrain est à présent balisé, à chacun de faire son jeu y compris du côté des clubs qui doivent respecter l'arbitre et ne porter d'une manière ou d'une autre atteinte à sa fonction. Un match se joue à deux, la réussite de la partie est partagée. Faut-il croire que les arbitres changeront enfin de sifflet ?