Mardi dernier, le meeting était annoncé pour quatorze heures au niveau de la maison de la culture. En attendant l'arrivée de Louisa Hanoune, des fanfares affrétées pour l'occasion faisaient un boucan de diable. À l'extérieur et à l'intérieur de la salle, des portraits et mots d'ordre ornaient la salle. Sur la scène un énorme drapeau au-dessus duquel trônaient des portraits de la candidate à la présidentielle et des banderoles portant divers mots d'ordre. C'est vers seize heures de l'après-midi, que Madame Louisa Hanoune fait son entrée dans le grand amphithéâtre de la maison de la culture de Chlef, accueillie par son directeur de campagne qui la mène directement à la tribune d'honneur. Il lui a fallu plus de trois heures pour faire le trajet Alger- Chlef. Les organisateurs demandent à l'assistance de se lever pour écouter l'hymne national. Tout de suite après Madame Louisa Hanoune entame un discours sans discontinuer durant près de quarante minutes. La candidate a entamé son discours par la question du dossier de la tragédie nationale. À cet effet, elle a insisté sur l'obligation de clore ce dossier définitivement. « Si je suis élue le 17 avril, je m'engage à clore définitivement la tragédie nationale à travers la prise en charge des revendications des familles des victimes, en particulier celles des disparus, en vue d'empêcher l'internationalisation de ce dossier» a-t-elle déclaré. Elle a par ailleurs rappelé aux présents que la wilaya de Chlef est l'une des wilayas qui a tant souffert durant la décennie noire. C'est un discours de rupture avec ceux qui détiennent les rênes du pouvoir que prône Mme Louisa Hanoune en affirmant que le Parti des travailleurs n'est pas responsable de la tragédie qu'a vécue le peuple algérien, ni dans le processus qui a décimé les entreprises, paralysé l'agriculture et le secteur de la pêche et entraîné la dégradation du niveau de vie. Je ne suis pas venue faire des promesses, je suis venue vous montrer le chemin, un chemin difficile, reconnaît-elle. Vous êtes conscients du fait que nous allons affronter le 17 avril, notre destin, parce que ce n'est pas une élection ordinaire, au vu de la situation que traverse le monde, des dangers, des guerres, des peuples qu'on affame, ou du démantèlement de pays et de nations au niveau régional et du terrorisme qui menace l'unité nationale. Prenant l'exemple de Ghardaïa, elle dira que c'est tout le pays qui est visé. Il ne faut donc pas jouer le jeu des agitateurs et faire front en créant une dynamique politique à travers le pays et à Chlef pour enclencher, après le 17 avril, la deuxième République. Levez les obstacles, bloquez la voie à ceux qui militent en faveur du « micro crédit et qui jettent en prison des millions de jeunes qui n'arrivent pas à rembourser leurs dettes». La postulante à la magistrature du pays a incité les sympathisants et les citoyens à prendre connaissance des programmes et non des candidats : « Etudiez les programmes, faites le tri, et choisissez la démocratie véritable qui vous permettra de créer la deuxième République. Je ne vous propose pas l'alternance au pouvoir, parce que celui qui détenait le pouvoir devra rendre des comptes sur les politiques qu'il a appliquées ». À la fin, la candidate à la présidentielle a tenu à inciter les électeurs à travers ses sympathisants d'être «nombreux à voter le jour du scrutin afin d'empêcher tout glissement dangereux et toute tentative de spoliation de vos voix. Le peuple algérien est en mesure de faire la distinction et à décider de lui-même de son destin». Elle avertit des provocations étrangères Louisa Hanoune, candidate du Parti des travailleurs pour la présidentielle du 17 avril a mis en garde, hier à Mostaganem (ouest), contre les provocations étrangères qui ciblent l'Algérie. « Nous menons une campagne électorale de résistance et de combat eu égard aux provocations étrangères qui ciblent l'Algérie, et aux défis internes à relever», a-t-elle dit. « D'aucuns estiment que notre parti exagère sur les menaces étrangères qui pèsent sur l'Algérie, mais la visite du ministre américain des Affaires étrangères et de l'émir du Qatar dans notre pays en pleine campagne électorale confirme nos appréhensions à ce sujet», a déclaré la secrétaire générale du PT, lors d'un meeting électoral animé à la maison de la culture Abderrahmane Kaki. Elle s'interroge si «cette visite serait aussi motivée par le souci d'impliquer l'Armée nationale populaire dans les marécages étrangers que sont devenus des pays comme la Libye, le Mali, l'Afrique centrale...» Selon elle, les Etats-Unis et le Qatar ne s'inquiètent pas du tout de la démocratie en Algérie et de la transparence de l'élection, mais de leurs propres intérêts d'expansionnistes et de spoliateurs. Elle a qualifié les deux pays d'exportateurs du printemps arabe. L'unique femme candidate à la présidentielle du 17 avril a, par ailleurs, invité ses sympathisants de cette wilaya de l'Ouest du pays à «investir le territoire national pour en finir» avec le système du parti unique, avant de mettre en garde les Algériens contre les «dangers internes et externes'' qui, selon elle, guettent le pays». «La seule garantie contre ces risques, c'est l'élection juste et transparente (...). L'Algérie est à la croisée des chemins, nous avons besoin d'une révolution à l'image de celle menée pour l'indépendance du pays, avec toutes ses dimensions», a-t-elle considéré.