Malgré les efforts des autorités locales, des notables de la ville et en dépit des renforts dépêchés à Ghardaïa, la situation demeure inchangée dans cette ville et rien ne semble pouvoir arrêter l'hécatombe. Depuis le début de ce conflit mettant aux prises les Mozabites et la communauté arabe, les antagonistes ne ratent aucune occasion pour se «déchirer». Cet état de fait a contraint l'Etat à intervenir pour trouver un consensus entre les deux camps, en vain. Les «va-et-vient» des hauts responsables et le renforcement des effectifs des forces de sécurité n'ont rien donné. Après l'ex-Premier ministre Abdelmalek Sellal, c'est au tour de son successeur Youcef Yousfi de se déplacer sur les lieux accompagné de plusieurs ministres mais sans résultat. Durant cette semaine, deux Mozabites ont été assassinés à la suite des échauffourées. La première victime, âgée de vingt-deux ans a été atteinte par des projectiles ferreux contondants et a succombé sur les lieux. Une dizaine de personnes, dont deux policiers, ont été également blessées lors de ces heurts. Un blessé âgé d'une trentaine d'année touché également dans ces affrontements se trouve dans un état critique. Selon des sources officielles, la victime a été admise au bloc opératoire de l'hôpital Tirichine de Ghardaia. Des témoins indiquent que des groupes de jeunes ont commencé à se lancer des pierres, des cocktails Molotov et des pneus enflammés, avant que la situation ne déborde créant un climat d'insécurité sur le tronçon «incontournable» de la RN1 traversant la ville de Berriane, interrompant le trafic routier, avant que les forces de l'ordre déployées sur les lieux ne rétablissent la circulation en usant de bombes lacrymogènes, selon des témoins oculaires. Ces incidents ont éclaté à la sortie de la mosquée El-Boukhari, lorsque des groupes de jeunes se sont échangés des jets de pierres avant que ces escarmouches ne se propagent à d'autres quartiers, particulièrement à Kef Hamouda et au centre-ville de Berriane. La région de Ghardaïa a été, depuis la fin de l'année écoulée, le théâtre d'affrontements récurrents entre groupes de jeunes avec des jets de cocktails Molotov et divers projectiles. Ces heurts sont toujours émaillés par des actes de vandalisme, de pillage et d'incendies de locaux commerciaux et habitations. Ces violences, marquées par des périodes de répit, connaissent actuellement une forte intensité. Plus de 700 locaux à caractère d'habitation et commercial ont été vandalisés, pillés avant d'être incendiés, lors des affronteents récurrents qu'a connus Ghardaïa depuis janvier dernier, selon la wilaya. Ces évènements ont fait depuis huit morts et plus d'une centaine de blessés et provoqoué l'incendie de plus d'une cinquantaine de véhicules particuliers. Plusieurs actions visant à rétablir le calme dans la région par le dialogue et le rapprochement entre les belligérants ont été entreprises par de nombreuses personnalités politiques, religieuses et même sportives. Vainement. Pour l'heure, la situation demeure toujours tendue voire explosive et inquiétante. Aucune solution n'est encore trouvée à ce conflit qui perdure.