Quinze membres présumés d'Al-Qaïda et trois civils ont été tués samedi dans une frappe de drone dans la province de Baïda, dans le centre du Yémen, a annoncé un responsable des services de sécurité. Les djihadistes se trouvaient à bord d'un véhicule qui roulait en direction de la province de Shabwa, dans le sud, ont précisé des témoins. Les trois civils ont été tués alors qu'ils circulaient à proximité. Les Etats-Unis sont le seul pays à disposer de drones dans la région. Ces appareils ont été utilisés de façon particulièrement intense l'année dernière pour soutenir la lutte des autorités yéménites contre Al-Qaïda, tuant des dizaines de personnes soupçonnées d'appartenir au réseau extrémiste, mais aussi des civils. En mars, le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi avait défendu ce recours aux drones: «Nous sommes obligés d'avoir recours aux drones pour limiter les activités d'Al-Qaïda et les mouvements de ses membres». Il avait cependant reconnu «des erreurs limitées» dans l'usage des drones, tout en soulignant que les pertes étaient «plus élevées lors de l'emploi de l'aviation yéménite» contre Al-Qaïda. Le 12 décembre, une attaque de drone avait tué plusieurs civils dans le centre du Yémen et suscité de nombreuses critiques, dont celles de Human Rights Watch. Suite à cette attaque, le Parlement yéménite avait voté l'interdiction des attaques de drone, mais selon des experts, les députés peuvent difficilement empêcher de telles frappes. Cachés dans la zone montagneuse de Baïda, les membres d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) mènent régulièrement des attaques contre les forces de sécurité dans cette province. Mardi, le vice-gouverneur de Baïda et un officier du renseignement ont été tués dans des attaques distinctes attribuées au réseau extrémiste. Dans une vidéo circulant récemment sur les réseaux jihadistes, le chef d'Aqpa Nasser Al-Wahichi affirme, au milieu de dizaines de ses partisans, que la «guerre contre les Croisés va se poursuivre partout dans le monde».