«Il faut prendre en considération les réalités politiques et géopolitiques. La Coupe du monde est l'épreuve mondiale la plus importante, même si ce n'est pas la seule, organisée par la FIFA. Qui sommes-nous, nous les Européens pour exiger que cette compétition réponde avant tout aux besoins de 800 millions d'Européens ?», telle une confidence glissée dans une bouteille d'eau que l'on jette à l'eau. Et pourtant, il y avait eu une réaction négative qui avait balayé la décision d'organiser la coupe du monde au Qatar par un mois de juin, de la part des experts et observateurs, ils se sont mis à décrier cette décision mais le patron de cette institution a refusé d'entendre cet appel. La coupe du monde au Qatar en 2022 et en plein été de surcroît, relève tout simplement de la «folie». Aujourd'hui, Sepp Blatter, le président de la FIFA a admis que le choix de ce pays comme organisateur était sans doute «une erreur». «Si j'avais su...» «Il est visiblement temps pour Sepp Blatter de jouer les P'tit Gibus modernes», écrit un confrère d'un journal étranger. Le coup est parti, aura-t-il le courage de faire demi tour, tenter de revisser le programme et imposer une autre période plus confortable ? Ce serait un peu difficile, selon quelques techniciens qui suivent ce dossier depuis l'annonce officielle. Blater reconnaît commettre une erreur, à l'époque, en confiant l'organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar, le président aurait pu écouter ceux qui le tirer par la veste, notamment les médias internationaux. Même si, dans la foulée, il a tenu aussi à défendre ce choix. Et le Suisse de conclure, non sans une certaine grandiloquence : «Il est grand temps que l'Europe commence à comprendre qu'elle ne dirige plus le monde et que d'anciennes puissances impériales ne peuvent plus imposer leur volonté à d'autres.» Et voilà que Blatter est coincé entre ses promesses maintes fois renouvelées aux dirigeants de ce pays. Il se met ainsi dans une situation pas simple. Il cherchera dans son dictionnaire diplomatique la formule la plus plausible pour convaincre ceux qui lui ont ouvert les portes du paradis «verts». Il faut se rappeler que Blatter avait annoncé, il y a deux années de cela, que «la Coupe du monde devait se dérouler en hiver, et non plus en été dans des stades climatisés. «Il est clair qu'on ne peut pas jouer par cette chaleur en plein été, il faut prendre en compte la santé des joueurs. C'est possible de refroidir un stade, mais pas un pays tout entier. C'est pourquoi le comité exécutif doit se montrer courageux et faire prendre conscience aux concernés.» L'idée d'un mea culpa était donc lancée et le président de la FIFA a franchi une étape supplémentaire lundi en lâchant le mot d'erreur «Faut-il ainsi rappeler que le dossier qatari avait reçu les plus mauvaises notes de toutes les candidatures (Etats-Unis, Australie, Japon et Corée du Sud), après les différentes visites des inspecteurs de la FIFA. Réfutant toute accusation de corruption, Blatter avait alors justifié ce choix par un esprit d'ouverture. Celui-là même qui, depuis, ne cesse de se retourner contre lui. D'autant plus que ce problème météorologique, personne ne l'ignorait, évidemment à l'époque du vote.» Réponse de Blatter, «il faut que l'Europe commence à comprendre qu'elle ne dirige plus le monde» et «il faut donc bien qu'elle comprenne que l'argent, en revanche...» Et maintenant, qui a piégé l'autre ?