Dans son dernier rapport présenté mardi lors de son assemblée générale annuelle au Rwanda, la Banque africaine de développement( BAD) a constaté que la croissance du continent africain est restée stable en 2013 et devrait s'accélérer pour atteindre 5 à 6% en 2015, et ce, malgré les inégalités persistantes entre les régions. Par ailleurs, le rapport souligne qu'en Algérie l'augmentation des dépenses publiques engagées par l'Etat et destinées aux différents investissements est évaluée à 11,3%. Le rapport rejoint sur ce chapitre les analyses des institutions financières internationales, à l'instar de la Banque mondiale (BM) qui évalue les dépenses publiques en Algérie «autour de 40% du PIB en raison notamment d'un accroissement du budget alloué au programme d'investissement, 280 milliards de dollars pour la période 2010-2014, mais surtout à cause de la forte hausse des dépenses consacrées aux multiples réformes engagées par le gouvernement. La vulnérabilité de l'économie algérienne au vu notamment de sa forte dépendance aux hydrocarbures accentue les risques de chocs externes, vu les incertitudes qui pèsent sur ses revenus et sur la production pétrolière, note-t-on. Pour sa part, la BAD relève, dans son évaluation que «les réformes et le démantèlement du secteur industriel public ont abouti à une privatisation des actifs, une substitution des importations à la production nationale, une faible productivité et un développement du secteur informel». Dans ce contexte, la croissance attendue est de 4,3%, assortie d'une inflation de 4,2%, estime la BAD. De même, le rapport prévoit un ciel éclaircisssant pour la Tunisie, un pays ébranlé par les mouvements du printemps arabe. La croissance en Tunisie devrait repartir en 2014 pour atteindre 3.3% et se situer ensuite à 4.6% en 2015, ce qui permettra d'après ce rapport de clôturer l'épisode de récession subi en 2011 (-1.8%). «Le retour de la Tunisie sur un schéma de croissance durable nécessitera une rationalisation des dépenses publiques et un encadrement efficace du secteur financier, du marché du travail et des investissements», souligne le rapport. S'agissant de l'inflation, les trois institutions estiment qu'elle régressera à 5.5% en 2014 pour se situer à 4.9% en 2015 (6% en 2013). L'économie marocaine a consolidé sa croissance en 2013 avec un PIB en progression de 4.7% après +2.7% en 2012, et ce, dans un contexte de ralentissement de la croissance mondiale, selon le même rapport. Cette performance est due à la bonne vitalité de l'agriculture, à l'inverse des activités non-agricoles qui sont restées peu dynamiques par rapport à 2012. Le rapport souligne aussi le rôle de la politique monétaire prudente,qui a débouché a une inflation qui a atteint 1.9%, le déficit courant a été réduit à 7.2% du PIB, contre 10% en 2012, et les réserves de change ont été portées à 4.5 mois d'importations de biens et de services. Ce rapport a fait remarquer que le décollage de l'Afrique est bel et bien une réalité et le rythme est encore plus rapide si l'on exclut l'Afrique du Nord, enlisée par la guerre en Libye, et le ralentissement de l'Afrique du Sud, économie la plus développée du continent mais confrontée comme les autres pays émergents à des problèmes d'infrastructures et des conflits sociaux. A noter que l'édition 2014 du rapport annuel sur les perspectives économiques en Afrique, est élaboré conjointement par la Banque africaine de développement et le Centre de développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud).