Selon le dernier rapport de la Banque africaine de développement (BAD), l'Algérie continue de présenter des résultats économiques solides, dans un contexte de stabilité politique. En effet, l'Algérie, selon la BAD, a réalisé une croissance économique «réelle» estimée à 3%, tirée par la demande privée et les investissements des entreprises publiques, ce qui a permis de compenser un recul des exportations, notamment d'hydrocarbures, et des dépenses publiques. Par ailleurs, après une stabilité autour de 10%, entre 2010 et 2012, le chômage, à septembre 2013, a baissé à 9,8%. Cette performance, explique la même source, «a été réalisée dans un contexte de décélération de l'inflation, ressortie à 3,3%, grâce aux efforts des autorités algériennes pour maîtriser la liquidité monétaire, contenir l'expansion de la demande de biens et services et accroître l'offre». L'inflation a été contenue à 3,3% en 2013, ce qui représente, estime l'établissement financier africain, «une baisse notable» par rapport aux 8,9% enregistrés en 2012. Cette décélération de l'inflation, qui ramène la dynamique des prix à son niveau d'avant 2012, est le résultat conjugué d'une politique monétaire prudente, de la consolidation budgétaire, mais aussi des actions des pouvoirs publics destinées à maîtriser et à améliorer les circuits de distribution des biens de grande consommation. Pour ce qui est de la position extérieure de l'Algérie, la BAD a relevé l'affaiblissement de l'Algérie sur ce plan. «Même si elle reste solide, la position extérieure de l'Algérie a commencé à présenter des signes d'essoufflement au cours de l'année 2013», souligne le document de la BAD lequel précise que l'excédent de la balance courante s'est contracté à 1,2% du PIB (contre 5,9% en 2012), sous le double effet d'une baisse des exportations et d'une hausse des importations. Toutefois, les réserves extérieures de change restent toujours confortables (196 milliards de dollars à fin 2013, soit plus de 3 ans d'importations) et l'endettement extérieur faible (3,2 milliards de dollars à fin 2013, soit 1,5% du PIB). La Chine est désormais le premier fournisseur de l'Algérie, représentant 12% des importations algériennes contre 11,4% pour la France, devant l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne. Quant aux exportations, l'Espagne, l'Italie, le Royaume-Uni et la France occupent les premières places, alors que les Etats-Unis, à la 1re place en 2012, sont désormais au 6e rang. Les perspectives pour 2014 font état d'une reprise de la production des hydrocarbures et d'une augmentation des dépenses publiques (+11,3%), destinées surtout à l'investissement afin de soutenir la demande intérieure. Dans ce contexte, la croissance attendue est de 4,3%, assortie d'une inflation de 4,2%. L'analyse des chaînes de valeur mondiales (CVM) met en lumière le fait que les réformes et le démantèlement du secteur industriel public ont abouti à une privatisation des actifs, une substitution des importations à la production nationale, une faible productivité et un développement du secteur informel. Pour rompre avec cette dynamique, les autorités algériennes ont amorcé en 2013 une politique encadrant la relance et l'intégration industrielles des filières, avec pour objectifs l'augmentation et la diversification de la production nationale ainsi que la création d'emplois. Le Groupe Sonatrach, fleuron de l'industrie algérienne, domine les échanges et les chaînes de valeur mondiales. Intervenant dans le secteur des hydrocarbures, il est la première entreprise d'Afrique, avec environ 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires consolidé, en 2013. B. A.