Une grave négligence commise mercredi dernier à la maternité Mériem-Bouattoura de Batna a coûté la vie à une ancienne infirmière qui venait d'accoucher d'une fillette tant désirée après avoir eu cinq garçons auparavant. Selon les renseignements recueillis de sources fiables, la défunte avait ressenti après l'accouchement une hémorragie interne et aurait de ce fait appelé au secours. Mais personne parmi le personnel de service n'aurait réagi à cet appel d'urgence. A l'exception d'un chef de service de passage dans les couloirs. Toutefois, nous signalent nos sources, il aurait été empêché par le directeur de l'établissement de pénétrer à l'intérieur de la salle de garde où se trouvait la parturiente. Faute de secours immédiats, la parturiente ne tarda pas à décéder. D'où la réaction de colère de médecins et de paramédicaux du centre hospitalo-universitaire «Touhami Benflis» lesquels, en apprenant la nouvelle jeudi matin, sont sortis de leurs services et bureaux pour se regrouper dans la cour de l'établissement. Ils ont tenu ainsi à manifester publiquement pour dénoncer une telle grave négligence médicale et administrative de la maternité «Mériem Bouattoura» qui a mis fin à la vie de leur ancienne collègue de travail à la santé après accouchement. La consternation a vite fait de se répandre à travers la population de Batna où les citoyens semblent de plus en plus méfiants envers les institutions publiques de santé, qui pour la plupart sont dirigées par des «incompétents» placés par voie de piston (certains grâce à la bénédiction de la «chkara») voire des «aventuriers» affectionnant plutôt le langage de la vulgarité – comme règle de gestion du personnel – surtout vis-à-vis de la gent féminine notamment à la maternité des sages-femmes. Précédemment, au temps du directeur, l'actuel DG de l'EPSP de Batna, (en congé de maladie prolongé et sous enquête d'investigation ouverte par le ministère de tutelle et du DSP), il avait été prouvé par les services de sécurité des pratiques clandestines d'avortements. A quand le grand ménage à la tête et dans les «staff» des structures de santé de base qui battent de l'aile depuis bien longtemps. La visite de travail du ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, en préparation pour le 29 de ce mois, devra certainement apporter les réponses tant attendues par les corps des médecins et des paramédicaux. Cette attente de décisions officielles et fermes, faut-il le rappeler, n'aura que trop duré par laxisme, indifférence et douteuse complicité dans le pourrissement chronique et irréversible de la situation.