Les exigences des différents centres de santé qui dépendent du secteur sanitaire d'Akbou sont nombreuses et multiples. Exprimées souvent par les populations, via les associations ou autres canaux, les revendications sont souvent appuyées par les blouses blanches. « Il nous faut absolument un pavillon des urgences pour parer aux cas graves », nous dit un médecin du centre de santé de Guindouz, chef-lieu de la commune d'Aït R'zine. « Nous avons besoin d'une maternité. Il y a eu des parturientes qui ont accouché avant d'arriver à l'hôpital d'Akbou », nous confie un élu de l'APC d'Ighil Ali. A Beni Mansour, un habitant résume les besoins dans le secteur à « un médecin permanent et une ambulance ». Ce sont là quelques réclamations exprimées par des citoyens qui souhaitent que les centres de santé de leurs localités respectives soient équipés et organisés de sorte à ce que cela leur évite de se déplacer jusqu'à l'hôpital d'Akbou pour un accouchement et surtout pour écourter le trajet s'agissant des évacuations urgentes. Toutefois, tous ces « vœux » demeurent difficiles à exaucer pour le secteur sanitaire d'Akbou, qui gère 10 centres de santé. Pour son responsable, M. Menasria, ce n'est guère une mince affaire que d'accéder aux espérances des uns et des autres. Concernant la création de pavillons des urgences, M. Menasria, dira : « Si l'on prend le cas du centre de santé de Guindouz, vous avez en moyenne 19 consultations médicales par jour. Est-ce suffisant pour ouvrir un pavillon des urgences ? Cela demande une enveloppe colossale et il faut un ensemble de personnel entre médecins et infirmiers, dégager des postes budgétaires, aménager la structure, installer un laboratoire, un service de radiologie avec un ou plusieurs manipulateurs et éventuellement un bloc opératoire. Combien de pavillons d'urgences y a-t-il à Béjaïa, une commune de près de 170 000 habitants ? Un seul. Alors... ». Pour les maternités ? « Nous vous donnons l'exemple de la maternité de Beni Maouche ; il y a deux accouchements en moyenne par mois. Le personnel est mobilisé donc pour uniquement deux accouchements et cela nous revient cher. A l'hôpital d'Akbou, nous avons 18 lits pour la maternité et le taux d'occupation pour le premier trimestre de l'année en cours est de l'ordre de 61%. C'est vous dire qu'ouvrir d'autres maternités ne sera qu'un gaspillage de plus vu les données précitées », nous répond M. Menasria. Pour ce qui est du manque en ambulances, notre vis-à-vis expliquera que cela dépend du budget sectoriel consacré à la santé et du nombre de véhicules acquis qui sont répartis sur tous les secteurs et sous-secteurs sanitaires à tour de rôle. Revenant au sujet de cas de parturientes qui ont accouché durant le trajet de leur évacuation vers l'hôpital d'Akbou, M. Menasria estime que « ces cas relèvent de la négligence des concernés, puisque chaque femme est informée de ce qu'on appelle la prévision obstétricale ». Par ailleurs, le pavillon des urgences du centre de santé de Tazmalt, resté fermé, nonobstant le fait qu'il soit achevé il y a presque deux ans, sera, à en croire notre interlocuteur, opérationnel le mois de juin prochain.