Après avoir été exclus et empêchés de pénétrer dans la salle Mawakif de l'hôtel Aurassi, lieu de la tenue de la 9e session ordinaire du comité central du FLN, les opposants à Saâdani ne désarment pas. Ils réaffirment leur détermination à mener un combat farouche contre le secrétaire général, selon le communiqué rendu hier public, et signé par le Coordinateur de l'instance exécutive de la direction unifiée. M. Belayat affirme que le parti a raté une occasion en or de transcender la question de la légitimité du poste du secrétaire général du FLN ; celui-ci, par ailleurs, est soumis à une très forte contestation par des membres du comité central depuis la rencontre controversée du 29 août 2013. Les détracteurs de l'actuel secrétaire général du FLN ne s'avouent pas vaincus, «Le combat n'est pas achevé, contre Amar Saâdani, je tiens à vous informer que nous sommes en train de recueillir le maximum de signatures des membres du comité, afin de tenir dans les jours à venir une réunion extraordinaire du CC, pour élire un nouveau SG» a fait savoir, Kassa Aïssi, cadre du FLN joint, hier, par téléphone. Interrogé sur l'impossibilité d'inscrire à l'ordre du jour l'élection d'un nouveau SG lors de la rencontre de 24 juin, notre interlocuteur dit «que le clan de Saâdani a déjà tout prévu pour nous empêcher d'y assister, et cela s'est déroulé au vu et au su de tous le monde. Les 272 personnes présentes à la réunion n'étaient pas toutes membres, car ils ont distribué des badges à des gens recrutés juste pour le remplissage ; des collègues ont été scandaleusement enfermés à l'intérieur de la salle pour qu'ils n'aient pas de contact avec nous. Kassa Aïssi a écarté toute possibilité de mise en œuvre des mesures disciplinaires prises à l'encontre de certains membres du comité central, comme Abderrahmane Belayat, Amar Tou, Abdelkader Mechbek, Boualem Djaâfar, Malika Foudhil, Brahim Boulahia, Layachi Daâdoua et Kassa Aïssi, ces derniers ne seront pas présentés devant le conseil de discipline. Pour lui, ce conseil n'avait aucun argument solide pour les sanctionner, pour la simple raison, que ce sont des accusations infondées, mais «il est hors de question aujourd'hui de se murer dans le silence, car notre but est d'unifier les rangs du parti, légitimer le poste de SG, et faire incarner tous les membres du CC dans l'allégeance unique envers les principes fondamentales et les constantes du FLN». Par ailleurs, le porte-parole de l'instance exécutive de la direction unifiée, invité à commenter l'existence d'une alliance politique au sein du FLN composée de grands hommes d'affaires en Algérie ayant investi dans le champ politique, à l'instar d'Ali Haddad, dira qu'il n'est pas le seul, il y en a bien d'autres qui ont maintenu des postes supérieurs dans les hautes instances du parti, comme le milliardaire Mohamed Djemai et Yahia Hassani. Toutefois, notre interlocuteur, garde le silence sur les révélations de Saâdani sur Abdelaziz Belkhadem, qui aurait à l'époque soutenu Saâdani et même l'exhorter de ne pas laisser les ministres arriver à la tête du FLN, pour lui, «c'est une question qui doit être posée à Belkhadem». Il est évident que la situation du Front de libération nationale est très critique, à cause de l'obstination et l'entêtement des deux fronts et le risque que le FLN soit atteint par le clanisme est bien réel. Ce dernier, qui s'est enfoncé dans une crise de légitimité, risque avoir un mauvais tournant, une dérive qui pourrait conduire la parti vers l'inconnu, d'autant plus que sa cohésion et son homogénéité sont menacées, en l'absence de dialogue, et du conflit autour du leadership, voire l'usage de la force comme un moyen de parvenir à des objectifs, les règlements de compte, et les complots des uns contre les autres, ainsi que l'apparition des hommes d'affaires dans l'espace politique usant de l'argent sale pour dicter leur lois, et d'amener le rapport de force en leur faveur, un phénomène périlleux qui pourrait remettre en cause le devenir de toute la nation.