Les travaux de la nouvelle aérogare de l'aéroport international Houari Boumediene d'Alger débuteront bien en 2014 pour être achevés en 2018, a affirmé mardi le PDG de la Société de gestion des services et infrastructures aéroportuaires (SGSIA), Tahar Allache. «Les études détaillées concernant le projet de la nouvelle aérogare sont achevées et les travaux débuteront bien en 2014 dès la signature du contrat avec l'entreprise sélectionnée pour sa réalisation», a indiqué M. Allache. «C'est une aérogare qui ne sera pas destinée à la compagnie nationale de transport aérien uniquement, nous avons élaboré un schéma directeur et effectué des statistiques qui ont abouti à la nécessité de réaliser cette nouvelle structure pour renforcer le trafic international», a-t-il ajouté. Selon les explications fournies par M. Allache, la première étape de ce schéma sera lancée du côté ouest de l'aéroport, soit la nouvelle aérogare, alors que la seconde étape concerne le côté est pour la réalisation d'une troisième aérogare d'ici à 2032. Aussi, a-t-il poursuivi, l'ancien salon d'honneur, l'actuelle aérogare pour les vols domestiques, l'actuelle tour de contrôle et l'actuelle aérogare destinées au hadj serviront d'assiette foncière à ce projet à partir de 2032. Dès 2018, le trafic domestique sera transféré vers l'actuelle aérogare internationale dont une partie sera réservée au voyageurs à destination des Lieux Saints de l'Islam. Les études détaillées ont été menées par le groupement Bet Bread-Llewlyne-Pointec (Algérie, GB, Espagne), selon M. Allache qui a affirmé que «les négociations portant sur les coûts de réalisation sont en cours avec l'entreprise chinoise CSCEC, sélectionnée pour ce projet». «Cette entreprise est déjà présente en Algérie avec plusieurs projets à son actif dont l'actuelle aérogare, le centre international de conférence et le projet de la Grande Mosquée d'Alger», a-t-il rappelé. Un projet qui nécessitera un montage financier La nouvelle aérogare qui aura une capacité d'accueil de quelque 10 millions de passagers par an, combinée à celle de l'actuelle infrastructure, portera ce nombre à 16 millions de passagers. S'agissant du coût de réalisation, le premier responsable de la SGSIA a affirmé qu'il est estimé, approximativement, à 70 milliards de dinars, soit près de 700 millions d'euros. «La réalisation de cette nouvelle aérogare se fera par un montage financier et non par les fonds du Trésor public car il s'agit d'un investissement que l'entreprise devra supporter à elle seule», une première, selon M. Allache. «Une partie des 70 milliards de dinars de ce projet d'envergure sera mobilisée par la SGSIA, alors que le reste consistera en un prêt à taux bonifié accordé par le Fonds national d'investissement (FNI)», a-t-il précisé, avouant, toutefois, que «l'entreprise espère bénéficier des avantages fiscaux octroyés par l'Etat pour ce type d'investissement». «Il est prévu dans ce nouveau projet, l'emploi d'équipements modernes en termes de fiabilité, d'économie d'énergie, d'eau et d'adaptabilité aux voyageurs à mobilité réduite», a encore souligné le même responsable dont l'entreprise a obtenu une certification environnement ISO. Par ailleurs, M. Allache a fait savoir que la SGSIA est en fin de négociations avec la société d'investissement hôtelière SIH pour lancer la construction de deux hôtels à proximité de l'aérogare. A la question de savoir si la nouvelle aérogare permettra à l'aéroport international d'Alger de devenir un hub, M. Allache a assuré que la SGSIA consacrera au niveau de cette nouvelle aérogare les surfaces nécessaires aux compagnies aériennes pour assurer les correspondances et faciliter le dispatching des passagers en partance vers d'autres destinations. «Il s'agira de réunir les conditions matérielles et techniques pour accompagner et répondre aux besoins des compagnies désireuses de mettre en place un hub au niveau de l'aéroport d'Alger». En outre, il a souligné que «l'aéroport sera d'ici à 2020 desservi par une ligne de métro venant d'El Harrach passant par Bab Ezzouar mais également une ligne ferroviaire venant aussi de Bab Ezzouar, afin de répondre au manque de transport en grande masse des travailleurs et des voyageurs». Interrogé sur le rôle de l'opérateur aéroportuaire français ADP (Aéroports de Paris) dans la gestion de l'aéroport d'Alger, le même responsable a tenu a préciser que l'unique gestionnaire de cette infrastructure est la SGSIA qui est une entreprise publique à 100%.