En effet, ce qui devait arriver arriva. Malgré l'interdiction imposée par le gouvernement Vals via le tribunal de justice, la manifestation pro-palestinienne a bien eu lieu à Paris comme prévue par les organisateurs. Vers 15h, 5 000 personnes environ, certaines munies de pancartes, étaient déjà massées sur le carrefour situé près de la Gare du Nord. Durant cette journée, les manisfestants ne cessaient de lancer des slogans à l'endoit du gouverment français. «Nous sommes tous des Palestiniens» ou «Palestine vivra, Palestine vaincra»,... et ce, sous l'œil attentif des CRS en nombre très important qui étaient positionnés aux alentours....On pouvait voir aussi plus d'une vingtaine de cars de police stationnés de chaque côté du métro aérien de Barbès. On notera également que plusieurs avenues ont été carrément coupées à la circulation, provoquant ainsi des embouteillages, même les piétons n'ont pas été épargnés, voire des touristes, qui n'avaient pas le droit de franchir les barricades de sécurité, s'ils ne sont pas fouillés... Un véritable cauchemar pour ces Parisiens en cette journée caniculaire Les forces de l'ordre ont interdit aux organisateurs de se rassembler à Barbès mais certains ont décidé d'aller non loin de là soit devant l'entrée principale de la Gare du Nord pour y bloquer l'accès et crier leur colère contre le système d'apartheid sioniste et les dirigeants du pays des droits de l'Homme et de la liberté d'expression : La France de gauche ! Les manifestants jeunes, vieux et vieilles voire des enfants scandaient tous en chœur «Israël assassin ! Hollande démissionne», «La Palestine aux Palestiniens» ou «Libérez Ghaza, libérez la Palestine». La police qui s'est trouvée totalement débordée par le nombre très important des manifestants n'a pas trouvé mieux que de charger ces derniers avec des gaz lacrymogènes asphyxiant ainsi des personnes âgées, des enfants et même des passants qui n'avaient rien à voir avec cette journée de solidarité... Les CRS ont gazé les manifestants comme à Ghaza...Et les manifestants pour répliquer ont lancé des projectiles, des bouteilles en plastique, des pétards, des poubelles et des fumigènes à leur endroit. Ces heurts ont fait douze blessés du côté des manifestants, selon nos informations. Il faut souligner qu'après le rassemblement, la manifestation a défilé dans le calme sur le Boulevard Barbès, jusqu'à Marcadet Poissonnières sans toutefois cesser de scander les mêmes slogans, jusqu'à 17h00. Lors de cette manifestation, en aucun cas, on a vu de loin ou de près les membres de la Ligue des droits juifs (LDJ). Un membre des organisateurs de cette journée solidaire avec les Ghazaouis, chargé de la sécurité nous dira sans savoir qu'on était journaliste: «Ils ne sont là que depuis 15h00 mais de toutes façons la police sait très bien que nous sommes pacifistes... Lors de notre réunion avec la police pour préparer l'organisation de cette marche (NDLR avant l'interdiction), des responsables de l'ordre public nous ont clairement affirmés que nous n'étions pour rien par rapport à ce qui s'est passé dimanche dernier à la Bastille...». La France, pays de la liberté d'expression faut-il le rappeler est le seul Etat au monde à interdire les manifestations de soutien à la Palestine. Par ailleurs, malgré l'interdiction de se rassembler en faveur des Palestiniens, des manifestations ont eu lieu dans toutes les grandes villes de l'Hexagone comme Lyon, Bordeaux, Lille, Marseille, Roubaix, Le Mans, Annecy ... « Et nous continuerons à manifester notre colère contre le sionisme jusqu'au retrait définitive des troupes sionistes au Proche-Orient et l'arrêt de l'effusion de sang des enfants innocents», dira un des organisateurs de ces manifestations. Il convient de signaler que même de passage à titre privé à Paris le Sud Africain Ronnie Kasrils, compagnon indéfectible de feu Nelson Mandela et vétéran de la lutte anti-apartheid a tenu à être parmi les manifestants samedi dernier pour manifester sa solidarité avec le peuple palestinien. «Je suis aux côtés de tous ceux et celles qui défendent les droits du peuple palestinien, et je serai donc à vos côtés ce samedi», avait déclaré l'ancien ministre des Services secrets de 1994 à 2008 sous la direction de Madiba dans une déclaration la veille de la marche aux organisateurs de cette manifestation ô combien significative ! Pour rappel, au moins 383 Palestiniens, dont un nombre important de civils, enfants..., ont été tués en 13 jours de conflit, et 2 600 autres ont été blessés. Du côté israélien, on déplore la mort de deux civils, 15 soldats et plus de 50 militaires blessés.De Paris, Hadj Hamiani