L'ordre du jour de la session ordinaire du RCD qui s'est réuni hier à Alger, est consacré à l'évaluation des activités des structures du Rassemblement et à l'examen de la situation politique et sociale du pays à la lumière des développements intervenus aux plans national et international. Les récentes activités des secrétaires nationaux ont donné lieu à un échange sur la perception de l'intervention du Rassemblement par les sympathisants et les citoyens. L'inflation galopante, la paupérisation croissante, la paralysie économique, la dégradation sécuritaire et la privatisation des institutions de l'Etat dominent les préoccupations de larges couches de la population. Révélant un marasme généralisé, de nombreux citoyens à travers toutes les régions du pays expriment leur colère contre le pouvoir actuel et leur rejet de continuer de subir plus longtemps l'humiliation et l'arbitraire. Dans le même sillage, le secrétariat national du RCD a considéré que l'appel à l'organisation d'une transition démocratique qui suscite adhésions et débats exige de toutes les forces patriotiques et de la société civile d'élargir les initiatives en cours pour privilégier la décantation dans le champ public, préalable à toute refondation et sauvegarde nationale, par contre l'interdiction de la conférence de la CLTD illustre, on ne peut mieux, les égarements et les faux-fuyants d'un système délétère qui, pour contrer une dynamique populaire et historique disqualifiante se fourvoie dans l'abus, la répression et les combats d'arrière-garde n'hésitant pas à cultiver la division pour se poser en arbitre de la crise qu'il a lui-même générer. Dans ce sens, les appels au pouvoir pour initier des réformes à même d'éviter au pays un chaos programmé ne font que retarder la nécessaire mobilisation pour créer le rapport de forces indispensable pour redonner la parole au peuple algérien. La situation est toujours tendue à Ghardaïa. Il y a lieu de savoir que cette politique du pire trouve, également, sa déclinaison pratique dans l'exacerbation de la situation dans la vallée du M'Zab par la provocation, la répression, la manipulation des crispations identitaires et communautaires, l'instrumentalisation de la justice et la consécration de l'impunité qui font que des populations entières soient livrées à elles-mêmes. La tragédie qui ensanglante la région de Ghardaïa depuis plus d'une année est un drame humain et national qui pose en termes crus l'inadaptation système-société et signe l'échec du monolithisme institutionnel et culturel imposé au pluralisme de la société. Elle fait écho à l'abandon de la Kabylie aux groupes maffieux après le printemps noir de 2001 qui a fait fuir de la région l'essentiel des investisseurs dans le sillage de l'assassinat, resté à ce jour impuni, de 126 jeunes par les forces de répression du régime du clan d'Oujda. Force est de constater que devant cette grave situation, aucune mesure appropriée n'a été adoptée. Le pouvoir démontrant une fois de plus son incapacité à assurer la sécurité des personnes et des biens met en péril la cohésion de la nation. Nous sommes loin des promesses électoralistes et des incantations chimériques du Premier ministre représentant du chef de l'Etat candidat à sa propre succession. Le RCD considère que la nouvelle annonce d'un plan gouvernemental pour Ghardaïa est une duperie supplémentaire lorsque l'on sait que le pouvoir continue d'imposer «ses interlocuteurs» pour la région dans les clientèles traditionnelles du régime et mobilise ses baltaguia contre les militants politiques et associatifs de la vallée du M'Zab. A ce propos, il est clair que le phénomène du terrorisme qui continue de frapper et de faucher des vies humaines dans de nombreuses localités du pays, la prime à la violence sous toutes ses formes au lieu et place de la nécessaire application du droit déteint sur l'ensemble du tissu social. Les kidnappings récurrents et impunis, inaugurés depuis une dizaine d'années en Kabylie, s'exportent sous le regard impassible et impuissant de l'Etat jusqu'aux régions du Sud. Ayant appris avec affliction le crash de l'avion affrété par Air Algérie, le RCD s'incline devant la mémoire des victimes et exprime son soutien à leurs familles. Il s'indigne de la frilosité et de l'approximation qui ont caractérisé la gestion de ce douloureux accident par les pouvoirs publics. La défection singulière du chef de l'Etat, contrastant avec la présence soutenue du président français, marque l'image d'un président hors du temps et loin de son pays. Le retrait de l'Algérie devant la tutelle de l'ex-puissance coloniale est une caricature des errements diplomatiques, de l'incurie, des reniements et de la soumission du pouvoir actuel. Le RCD condamne le blocus israélien. Sur le plan international, l'agression israélienne contre les populations de Ghaza survenue après un accord de formation d'un gouvernement palestinien d'unité nationale souligne l'impérieuse nécessité pour l'Autorité palestinienne de réaliser l'unité. Fidèle à ses positionnements et à sa solidarité dans la lutte du peuple palestinien pour ériger un Etat libre et viable sur ses terres, le RCD condamne avec la plus grande vigueur cette lâche offensive face à des populations civiles vulnérables. Toutefois les luttes fratricides des Palestiniens renvoient le plus souvent aux manipulations de la cause palestinienne, à des fins de politique intérieure, par les régimes de la sphère dite arabo-islamique. Hanté par toute manifestation de rue et assis entre le Val de Grâce, les Invalides et les concessions économiques pour s'accommoder des fraudes électorales et «acheter» la bénédiction internationale, le pouvoir est réduit à animer des surenchères médiatiques par ses relais dans la scène nationale. La régression en cours va jusqu'à ce que des acteurs politiques, toute honte bue, négocient une autorisation spécifique de manifester au mépris du droit constitutionnel du peuple algérien de s'exprimer librement dans la rue. Enfin, le RCD enregistre avec satisfaction les élans populaires de solidarité qui se sont spontanément manifestés à travers le monde libre pour l'arrêt de cette agression, la levée du blocus alimentaire et sanitaire et le recouvrement des droits légitimes du peuple palestinien.