Six personnes ont été tuées et 45 autres blessées samedi à Jalalabad dans l'est de l'Afghanistan dans l'attaque menée par deux kamikazes au volant de véhicules piégés et par d'autres taliban contre le QG local des services de renseignement afghans, ont rapporté les autorités. Sept islamistes ont été tués également au cours de la fusillade, qui a duré plusieurs heures avec les forces de sécurité, au siège du Directorat national de la sécurité à Jalalabad, a déclaré Ahmad Zeya Abdulzai, porte-parole du gouverneur de la province de Nangarhar, près de la frontière avec le Pakistan. Quatre agents du Directorat national de la sécurité et deux civils ont tués dans l'explosion d'un camion et d'une voiture piégés et dans la fusillade qui a suivi. «La majeure partie des victimes sont des civils», a déclaré le chef des services de santé de la province, Najib Kamawal, en faisant état d'un bilan de six morts et 45 blessés. Les taliban ont revendiqué cette attaque, qui entre dans le cadre d'offensives audacieuses lancées à travers l'Afghanistan ces dernières semaines. Des combats sont en cours notamment dans la province septentrionale de Kunduz. «Les insurgés sont mieux armés que nous», a reconnu le chef de la police de Kunduz, Mustafa Mohseni. «Ils utilisent des mitrailleuses lourdes, des grenades RPG, des missiles de 82 mm contre nos forces», a-t-il précisé. Nombre d'habitants de Kunduz se sont réfugiés dans les provinces avoisinantes pour échapper aux combats. Des centaines de taliban ont par ailleurs lancé des attaques ce mois-ci dans la province de Logar, située au sud de la capitale Kaboul. Ces offensives d'été des taliban coïncident avec l'impasse politique qui règne à Kaboul, où les candidats rivaux à la présidentielle sont incapables de surmonter leurs divergences à propos d'une élection qui était censée marquer la première passation démocratique du pouvoir dans l'histoire du pays. La majeure partie des troupes de combat étrangères doivent par ailleurs quitter le pays d'ici la fin de l'année. Le résultat de la présidentielle encore retardé L'Afghanistan n'aura pas de nouveau président à temps pour le sommet de l'Otan en septembre, la crise politique s'éternisant après l'annonce jeudi d'un nouveau retard dans la désignation du futur chef de l'Etat. L'investiture du président afghan, prévue dans moins d'une semaine, a été reportée après le 10 septembre afin que l'audit du second tour de la présidentielle du 14 juin soit achevé, a annoncé jeudi l'ONU dans un communiqué. La cérémonie de passation de pouvoir, dans cette première transition démocratique en Afghanistan, devait initialement avoir lieu le 2 août, mais a été reportée plusieurs fois depuis. Le nouveau retard implique que le successeur de Hamid Karzaï à la tête de l'Etat afghan ne sera pas entré en fonction avant le sommet de l'Otan des 4 et 5 septembre au Pays de Galles, qui doit se pencher sur l'avenir de ce pays après le retrait des forces occidentales. Le porte-parole de l'Otan à Kaboul n'était pas disponible jeudi soir pour commenter la situation et indiquer si les deux candidats Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah allaient se rendre au sommet. «Un audit rigoureux et crédible exige du temps, et pourra être achevé vers le 10 septembre. La prestation de serment du nouveau président sera possible peu après», a déclaré jeudi la mission de l'ONU en Afghanistan qui supervise cet audit.