M'hamed Ayad, directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), s'est montré rassurant par rapport à l'épineuse question de la pénurie des médicaments. Il a affirmé hier, sur les ondes de la Chaîne III, que le problème est résolu depuis une année d'une manière définitive. Selon lui, tous les médicaments sont disponibles et la distribution sera équitable au niveau du territoire national. Dans ce sens, il préfère parler de perturbation de médicaments et non de pénurie. «Cette perturbation touche même les pays les plus développés. L'augmentation de la demande à l' échelle internationale est de 5%, les labos peinent à la satisfaire. 250 produits sont en rupture au niveau mondial», a-t-il indiqué. Le DG de la PCH a souligné qu'un produit caractérisé par l'infructuosité et nécessaire pour la chimiothérapie est le plus demandé sur le marché. Toutefois, il a indiqué que sa structure prévoit plus de flexibilité dans le processus d'approvisionnement. «La prévision est faite par les structures hospitalière. Nous anticipons par nos moyens de consommation», a-t-il fait savoir. Revenant à la facture des médicaments, l'invité de la rédaction a constaté une nette augmentation de la demande en cancérologie . En 2012, plus de 50 milliards de cette enveloppe ont été consacrés à l'oncologie médicale», a signalé M. Ayad. Cette année, les achats de la PCH ont atteint 42 milliards de dinars, dont 23 milliards sont consacrés à la cancérologie. Le directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux a prévu une augmentation par rapport à l'enveloppe de 2012. «On prévoit une prévision de clôture de 60 milliards par rapport aux achats. La PCH est parvenue à un stock de sécurité constitué de 22 milliards de dinars pour six mois, pour répondre à la demande des 40 000 malades attendus», a-t-il précisé. M. Ayad a signalé que la relation s'est nettement améliorée entre sa structure et les hôpitaux, en dépit de leur endettement qui s'élève à 25 milliards de dinars et dont l'effacement sera procédé à la demande du ministre de la Santé. Il a appelé à ce que la fabrication du médicament en Algérie soit boostée pour réduire la facture. «La contribution de la PCH est de 50% pour les hôpitaux», a-t-il mentionné. La cancérologie en chiffres Dans un article consacré à l'évolution de la situation du cancer en Algérie durant ces dernières décennies, publiée en 2011, le cabinet de consulting et de recherche Oxford Business Group a mis en exergue la hausse considérable du taux de prévalence de cette maladie, comme l'est celui des affections non transmissibles de manière générale. Se référant à des statistiques de l'Organisation mondiale de la santé, OBG a révélé que le taux de prévalence du cancer dans notre pays est passé de 80 cas pour 100 000 personnes dans les années 1990 à 120 cas en 2008. Un autre chiffre révélateur de l'expansion de cette pathologie est mis en avant par OBG. En effet, en 2008, le cancer représentait 21% des causes de mortalité en Algérie et un tiers des décès causés par des maladies non transmissibles dans la tranche d'âge 30-70 ans. Cette affection prend de plus en plus des proportions alarmantes, au moment où la problématique de la prise en charge des malades devient extrêmement compliquée. La facture de la cancérologie est aussi en augmentation remarquable. En 2008, la facture globale de l'importation des médicaments au niveau de la PCH était de 17 milliards de dinars, la part de la cancérologie était de 5,2 milliards DA. En 2012, on est passé à 53 milliards d'importation des médicaments, la part de la cancérologie étant de 23,7 milliard DA. Pour 2014, on envisage 60% des importations, selon M'hamed Ayad